«Je suis optimiste, le théâtre au niveau de Témouchent est en train de reprendre du souffle après un long silence, mais beaucoup d'efforts restent à faire, et nous sommes prêts à relever ce défi», a déclaré M.Mohamed Meliani. La 3e édition des Journées de théâtre prometteur, a baissé rideau mardi dans la soirée. Ainsi, il a été couronné par la distinction des lauréats des prix de meilleure interprétation, mise en scène, scénographie et décor. Cette troisième édition, avait débuté vendredi dernier, pour ne prendre fin que dans la soirée de mardi, avec la cérémonie de remise des prix et des récompenses à ceux qui se sont le plus distingués durant les représentations théâtrales qui sont entrées en compétition. Une manifestation qui a vu la participation de plusieurs troupes de différentes régions du pays, à l'instar de El Gouala de Relizane, El Afssa de Tlemcen, El Fourssane d'Adrar, Bouderka d'El Bayadh, le Phoenix de Sidi Bel Abbès, Noukta de Saïda, Ibdaâ El Djazaïr d'Oran, Chourouk de Mascara. En marge de ces huit représentations en «in», il y a eu également deux représentations en «off». La troupe locale de l'association Anouar de Hammam Bou Hadjar, a eu l'honneur d'ouvrir le bal avec sa pièce intitulée Doumou' el fedjr (les larmes de l'aube) et celle d'Abderrahmane Kaki de Mostaganem qui a clôturé cette édition avec une représentation intitulée Diwane el kalem. Ce rendez-vous mérite à l'évidence son qualificatif au regard de la brochette de troupes participantes, des compagnies parmi les plus cotées du mouvement amateur. Dans son allocution de clôture, le président du jury, M.Mohamed Meliani, a annoncé que «la majorité des textes dénotent une maturité artistique véritable», saluant les efforts consentis dans le cadre de cette compétition. Le président du jury a souligné que «ce rendez-vous a été l'occasion de découvrir de nouveaux talents qui n'ont, toutefois, pas trouvé des textes forts et n'ont pas été sélectionnés dans différentes éditions après leur disqualification, leur permettant de mettre en valeur leurs capacités», ce qui nécessite, a-t-il insisté, «de déployer davantage d'efforts pour encourager le théâtre algérien». Dans une lettre du directeur du Théâtre national algérien, M.M'hamed Benguettaf, adressée à l'occasion de cette manifestation et il encourage ces jeunes pleins de volonté, à suivre les traces de leurs aînés et redonner à cette région sa place d'antan. Il a, également, salué tous ceux qui ont contribué à la promotion du 4e art algérien pour qu'«il reste un art resplendissant et rayonnant», en dépit, a-t-il dit, «des difficultés rencontrées lors de la tragédie nationale, une étape que le théâtre a su surmonter». Par ailleurs, M.M'hamed Benguettaf a affirmé que «le théâtre algérien était et restera le creuset de la créativité, des talents et des valeurs de la bonté et de la beauté qui sont les valeurs de la vie et de la liberté», indiquant que «ces jeunes talents poursuivront cette marche et prendront l'exemple des fondateurs de cet art». Quant aux heureux élus, la pièce théâtrale intitulée Le Cri de l'artiste, de l'association El Fourssane d'Adrar, a remporté le Prix de la meilleure présentation théâtrale, tandis que le Prix de la meilleure mise en scène est revenu à l'association El Afssa de Tlemcen. L'artiste Nawal Ben Aïssa a, quant à elle, décroché le Prix de la meilleure interprétation féminine, alors que Abdellah Namiche, de l'association Ibdaâ El Djazaïr d'Oran, a remporté celui de la meilleure interprétation masculine. Le Prix de la meilleure scénographie a été remporté par l'association Chourouk de Mascara. Le Prix de la meilleure adaptation artistique a été attribué à Lakhdar Mansouri de l'association Noukta de Saïda. Quant au Prix du jury, il a été attribué à l'association El Gouala de Relizane avec la pièce El Menfi. La majorité des textes des pièces théâtrales présentées durant dix jours sont des adaptations et non des scénarios originaux. Mais cela n'empêchera pas l'optimisme quant à la situation et au devenir du théâtre en Algérie. Partant du constat de cette édition, la situation culturelle en général, et du théâtre en particulier, commence à porter ses fruits. Le comité d'organisation n'a pas manqué à faire de ce rendez-vous une fête en programmant un programme riche en couleur, surtout en mettant en valeur le fruit des ateliers de formation encadrés par Sid-Ahmed Kara, dans une représentation qui a souligné les présents. Toujours en animation, le chanteur Rachid Khali a fait voyager l'assistance de Témouchent dans les hauteurs de la Casbah avec son répertoire dans lequel il rend hommage à son maître de toujours, El Hadj Hachemi Guerrouabi. On a pu remarquer l'enthousiasme de ces artistes dont la majorité sont des jeunes et la présence du public qui revient en masse après une absence qui ne dit pas son nom. A ce propos, le président, M.Mohamed Meliani, déclare: «Je suis optimiste, le théâtre au niveau de Témouchent est en train de reprendre du souffle après un long silence, mais beaucoup d'efforts restent à faire, et nous sommes prêts à relever ce défi.»