Jamais un pays arabe n'a consenti à investir en Algérie un tel montant. Les investissements émiratis en Algérie pour la période 2006-2010 devraient atteindre Les 50 milliards de dollars, a affirmé, hier, Soltane El-Mansouri, ministre émirati de l'Economie, lors des travaux de la sixième session de la commission mixte algéro-émiratie qui prendra fin aujourd'hui à Alger. Ces investissements concerneront les secteurs de l'industrie, de l'agronomie, des services et de l'énergie. Jamais un investissement direct étranger n'a atteint une telle somme en Algérie. Pour démontrer la volonté des Emiratis d'investir en Algérie, il a été procédé à la reconversion de la dette algérienne chez les Emiratis, estimée à 333 millions de dollars, en investissements. Quant à la 6e session de la commission mixte algéro-émiratie, M.Al-Mansouri espère qu'elle sera différente des précédentes. «Elle s'intéressera à l'aspect opérationnel des projets en Algérie» a-t-il souligné en présence de Karim Djoudi, ministre algérien des Finances. A propos du groupe immobilier émirati, Emaar, qui aurait proposé de porter ses investissements en Algérie à 30 milliards de dollars et qui devrait entamer les travaux en mars dernier, le ministre a indiqué que «le groupe émirati Emaar n'a pas suspendu ses projets en Algérie et les discussions sont toujours en cours» démentant ainsi les rumeurs faisant état du gel de ces projets. Selon le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), dans ses dernières déclarations à la presse, le groupe Emaar n'arrive toujours pas à acquérir le foncier nécessaire à ses projets. Il s'agit de la réalisation du complexe touristique Colonel-Abbès à Zéralda, comprenant des résidences de vacances, un hôtel de 500 chambres, un terrain de golf ainsi que des centres commerciaux, la restructuration et la modernisation de la gare ferroviaire Agha, la transformation de la baie d'Alger, la réalisation d'un nouveau campus universitaire et l'implantation d'un pôle technologique à Sidi Abdellah. Les assiettes foncières et les sites de ces projets seraient déjà identifiés. Les Emiratis demandent des surfaces conséquentes car leurs projets sont importants. Durant cette rencontre de trois jours, M.Djoudi a examiné avec son homologue emirati le renforcement des relations économiques, notamment dans les domaines du bâtiment, de l'industrie (aluminium) et des banques. A ce propos, le ministre des Finances a précisé que les dossiers d'agrément de quatre banques émiraties en Algérie «seront étudiés dans les plus brefs délais et que leurs demandes devraient être positives». Notons que la banque émiratie Essalam est déjà installée en Algérie. Reçu par Ahmed Ouyahia, nouvellement reconduit à la tête du gouvernement, le ministre de l'Economie de l'Etat des Emirats arabes unis a abordé les relations bilatérales. Au plan local, Karim Djoudi a souligné, que «l'économie algérienne se distingue durant ces six dernières années de stabilité sur tous les plans». Selon le représentant du gouvernement, le taux d'inflation en Algérie est de 3,5% pour un taux de chômage de 11,8%. «Cela grâce aux investissements étrangers», a-t-il souligné. Tandis que la dette extérieure a été ramenée à 579 millions de dollars. Rappelons que le stock de la dette extérieure de l'Algérie a reculé à 21,4 milliards de dollars à fin 2004, alors qu'il était de 23,2 milliards de dollars à fin 2003 et 28,1 milliards de dollars à fin 1999. Concernant les crédits accordés par les banques aux investissements, le ministre a affirmé que 55,5% de ce montant est accordé aux privés.