La mer, le soleil, le vent, tous les ingrédients nécessaires étaient réunis pour offrir aux concurrents une belle balade en Méditerranée. C'est parti. La régate Marseille-Alger Cup 2008 s'est lancée dans la Méditerranée. Plus de 22 voiliers monocoques de 6,5 mètres sont partis à la découverte de l'Algérie. «Je ne connais pas l'Algérie, mais j'ai beaucoup appris par mes parents qui ont vécu là-bas. C'est un grand plaisir pour moi de participer à cette course et de connaître ce pays», témoigne Régisse, un skipper français, quelques minutes avant le départ. Le coup d'envoi a été donné, hier, ver 13h, du château d'If de Marseille pour rejoindre Alger le 2 ou le 3 juillet à Sidi Fredj. L'événement était grandiose. Une ambiance de fête accompagnait le départ des skippers. Des Algériens et des Français étaient côte à côte pour célébrer cette belle aventure. Sur place, tout le monde était aux anges. L'image de voir les voiliers en route vers Alger donne l'impression d'être un beau rêve qui a fini par se réaliser. En ce dimanche, le ciel et la mer se sont mariés pour porter une couleur unique. La mer, le soleil, le vent, tous les ingrédients réunis pour offrir aux concurrents une belle balade en Méditerranée. La régate est partie avec un grand espoir, celui de rapprocher les deux rives de la Méditerranée. En assistant sur place, on avait l'impression que quelque chose de plus solide se noue entre Alger et Marseille. Effectivement, la course est sortie de son cachet sportif pour prendre l'aspect culturel, touristique et surtout humain. D'ailleurs, l'air marin a ouvert l'appétit à la parole. De belles expressions fusaient de la bouche des spectateurs qui suivaient point par point la course. «C'est magnifique, le rêve devient enfin réalité», s'exclame Brahim Djelouadji, promoteur du projet, au moment où le signal du départ a été donné. M.Djelouadji est même ravi de voir son idée insolite se concrétiser sur mer. Son collègue, le directeur de la course, M.Jean-Pierre Averty n'en revenait pas lui aussi. «Je suis très content que le projet soit enfin concret», dit-il avant de renchérir avec un sourire: «C'est le début d'une nouvelle amitié par la mer, qu'on espère développer davantage à l'avenir.» Ce voeu a été exprimé par plus d'un. «C'est le début d'une nouvelle amitié qui n'aurait jamais dû s'arrêter», dit Pascal, un pied-noir né à Oran, rencontré sur le quai. Des jeunes d'origine algérienne et même des vieux se sont déplacés tôt, au vieux port, pour assister en live à cet événement. «Nous allons faire de la harga à l'envers», dit Jean-Bernard Viallin appelé Mourad, un ancien skipper habitant les hauteurs d'Alger. Cette expression a fait rire le public. «Ah, oui pourquoi pas, on va faire la harga d'une manière positive avec le tourisme», répond le promoteur du projet, M.Djelouadji avec un grand sourire. 10h 45. Une heure et demie avant le coup d'envoi, une ambiance bon enfant régnait sur le quai. Des skippers étaient tous à bord des voiliers. «Marseille-Alger, qui aurait cru que la régate aurait lieu un jour?», reconnaît une vieille dame de 65 ans qui garde de beaux souvenirs d'Algérie. «Comme on dit, tout est possible dans la vie», ajoute-t-elle. Cette vieille dame qui a passé sa jeunesse à Alger ne cache pas son souhait de faire la croisière Alger-Marseille un jour. «Je ne perds pas espoir, ma fille», dit-elle, les larmes aux yeux. Cette belle aventure a été précédée par plusieurs activités. Une exposition photo sur l'Algérie a été organisée au niveau du Vieux port de Marseille. Une soirée artistique où se mêlaient chaâbi et raï a été organisée à bord du car-ferry Tarik Ibn Ziad. Un espace d'échange d'idées et d'amitié entre deux peuple réunis par la culture, la géographie et l'histoire.