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La nouvelle «industrie»
TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 30 - 06 - 2008

Rapts, kidnappings, enlèvements, autant de termes inconnus dans le vocabulaire kabyle et qui, désormais, sont pratiquement devenus des lieux communs. Pas une semaine ne passe sans que l'on entende parler de cela.
Avant-hier, dans la nuit de samedi à dimanche, vers 1 heure du matin, et au niveau de l'embranchement menant vers Tizi Rached, juste avant Taboukert sur la RN12, un groupe d'une vingtaine de personnes, armé, circulant à bord de cinq voitures, apparemment volées dans le courant de la même nuit, a fait une incursion chez un marchand de vins et liqueurs.
Après avoir tenu en respect les clients trouvés sur place, les agresseurs ont emmené avec eux le patron, K.A, âgé de 33 ans. Ce dernier sera finalement relâché quelques heures plus tard après avoir payé une rançon de 80 millions de centimes. Cela porte à 29, le nombre de personnes kidnappées et la plupart ont été libérées après le paiement d'une rançon. Le premier de cette douloureuse liste imposée à une wilaya exsangue, est ce patron de bar de la région d'Iflissen, dans la daïra de Tigzirt, enlevé le soir du 31 décembre de l'année 2006, en compagnie d'un consommateur trouvé sur place, un gardien de prison retrouvé quelque temps plus tard assassiné, alors que son compagnon d'infortune, le patron du bar a été, lui, relâché après paiement d'une rançon.
Les enlèvements de personnes ont donné à réfléchir aux observateurs. C'est ainsi que la première grande question que se pose le commun des mortels est de savoir pourquoi la Kabylie? Et la seconde, qui est réellement derrière ces enlèvements? Certes, seules les enquêtes menées par les services de police compétents peuvent répondre aux deux questions, mais d'ores et déjà, ont peut hasarder deux éléments de réponse.
Pour ce qui est du «choix de la région», il semble que le relief et le couvert végétal dont se prévaut la région et aussi l'absence des services de sécurité dans les localités isolées, conjugués au fait que la région compte beaucoup de pensionnés en euros, de gros commerçants et d'entrepreneurs habitant dans les villages et hameaux isolés, rendant aussi tentants ces rapts, et expliquent en partie ce nombre effarant de personnes kidnappées. Cela sans oublier que le banditisme a certainement fait jonction avec le terrorisme dans un «échange de procédés». Les terroristes offrant, en principe, «la protection des armes» et les bandits se chargeant du renseignement. Comme il y a lieu de souligner que, dans la région de Kabylie, aussi bien à Béjaïa, Bouira, Boumerdès que Tizi Ouzou, la plupart des gens refusent de payer la djizia cet «impôt» décrété par les hordes armées. Le modus operandi, généralement suivi par les ravisseurs, donne à réfléchir.
En effet, ces rapts de personnes signalés à travers la wilaya, se sont pratiquement déroulés sur le même mode opératoire. Sans doute, la victime est repérée, suivie et il semble aussi que les ravisseurs se renseignent sur son avoir et ensuite sur ses habitudes, et le jour J, un groupe d'éléments armés tend un guet-apens, généralement sur une route isolée et la victime est enlevée. Plus tard, alors que le kidnappé est conduit en un lieu sûr, les ravisseurs avertissent la famille. Puis commence à travers le téléphone mobile du kidnappé toute une série de discussions, d'abord sur le montant à payer et ensuite sur la manière de faire parvenir l'argent. Evidemment, rien ne filtre de ces discussions, les familles étant certainement averties du danger qu'encourt leur fils, frère ou père en cas de ´´bavardages´´
Des millions de centimes, souvent des centaines, voire des milliards sont ainsi remis aux ravisseurs. Cet argent servant sans doute à alimenter «l'effort de guerre des terroristes». Evidemment, la pesse est toujours tenue à l'écart et il arrive que des parents essaient de cacher l'information.
Certes, les services de sécurité sont tenus au courant, mais leur travail, et cela se comprend, exige aussi un maximum de discrétion. Une fois libérée, la victime réserve ses premières déclarations, comme l'exigent aussi bien la loi et la situation, aux forces de sécurité. Depuis au moins deux années et avec l'apparition de ce phénomène étranger aussi bien à notre culture qu'à notre vécu social, la Kabylie gémit sous le faix d'enlèvements. Elle n'en peut plus, des familles entières ont ainsi quitté certains villages et hameaux, car isolés et se retrouvent souvent en ville à louer des appartements au prix fort, laissant derrière eux des villas et autres maisons de maître.
Il semble que la première des réponses que les pouvoirs publics se doivent d'apporter à ce phénomène, est la réouverture des brigades de gendarmerie, là où elles sont fermées et l'implantation d'autres, là où c'est nécessaire. En attendant, la Kabylie crie au secours, mais il semble que personne ne l'entend.


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