Les vols, les enlèvements et les faux barrages n'ont pas fini de mettre à mal la quiétude des Bougiotes. 24 heures après l'enlèvement de deux ouvriers d'une entreprise privée dans la région de Toudja et le racket d'un commerçant dans un faux barrage sur la route nationale reliant Seddouk à Akbou, l'insécurité fait de nouveau parler d'elle à Béjaïa, plus exactement dans la région de la vallée de la Soummam. Un enfant de cinq ans a été enlevé avant-hier par des individus inconnus près de son village natal Tibamouchine dans la commune de Seddouk. Une plainte contre X a été déposée auprès de la brigade de la gendarmerie locale. Jusqu'à hier matin, la famille, propriétaire d'une entreprise de travaux routiers, est sans nouvelles de leur enfant. Les services de sécurité, qui ont confirmé le dépôt de plainte pour enlèvement, écartent pour l'instant la piste terroriste et soupçonnent un enlèvement criminel, oeuvre d'un gang dont la motivation essentielle est liée à la rançon qui n'a pour l'instant pas été revendiquée. La situation sécuritaire se dégrade sérieusement à Béjaïa au moment où les services de sécurité se sont redéployés dans le cadre de la lutte antiterroriste. Une lutte soutenue récemment, par la visite du général-major Gaïd Salah dans les deux wilayas de Kabylie. Pas moins de quatre événements ont émaillé la scène locale en une semaine. Depuis l'accrochage entre les forces de l'ANP et un groupe terroriste dans la région de Tazmalt, deux enlèvements, une tentative d'enlèvement et un faux barrage sont venus rendre l'atmosphère sécuritaire un peu plus lourde dans la région de Béjaïa. Et ce ne sont pas les derniers événements qui vont nous contredire. L'opinion s'est déjà polarisée sur les suites du feuilleton de l'enlèvement d'un entrepreneur. Des menaces parvenant de terroristes lui ont été transmises par deux de ses ouvriers enlevés et relâchés dix heures après. Ensuite, les malfaiteurs qui sévissent dans la région sont passés à une étape supérieure. Les enlèvements sont devenus une pratique qui tend à devenir courante. Depuis l'annonce de l'enlèvement de cet enfant, de nombreux barrages sont installés sur les routes de toute la région de basse Kabylie. D'intenses recherches sont en cours dans toute la région située sur les deux rives de l'oued Soummam. Plusieurs actes similaires ont été signalés sur le même axe qui longe la Soummam. Vols de bijouterie à Ouzellaguen et Sidi Aïch en plein jour, cambriolage de maisons et de voitures. Bref. Autant d'actes qui se produisent pratiquement en toute impunité. Il en est de même dans d'autres localités de la région. A Akfadou, un citoyen a vu son fusil de chasse disparaître comme par enchantement. En rentrant chez lui après une journée de travail, il constate amèrement la disparition de son fusil de chasse dont il ne se sert que très rarement, soit dans les courtes périodes de chasse. Des méfaits comme ceux-là sont légion ces derniers mois et marquent, on ne peut mieux, toute la dégradation de la situation sécuritaire dans une région qui, il y a pas si longtemps, était qualifiée de Suisse d'Algérie.