Alors que l'intarissable source d'Aghbalou n'est qu'à un vol d'oiseau, les habitants n'ont qu'une heure par semaine pour faire leur réserve d'eau. Située au pied du Djurdjura, à 9km au nord du chef-lieu de la wilaya de Bouira, la commune de Haïzer demeure une région défavorisée en matière de ressources hydriques. Pourtant dotée de ressources naturelles et jouissant d'une position géographique à même de lui permettre d'être une ville coquette, Haïzer délaisse ses potentialités pour vivre le martyre. Les autorités locales semblent indifférentes à la situation, laissant, ville et citoyens livrés à eux-mêmes. A chaque été, les robinets sont à sec. Cette année n'a pas échappé à la règle. Les problèmes ont commencé depuis un mois. Les habitants n'ont qu'une heure par semaine pour faire leur réserve d'eau. Entre-temps, la sécheresse règne. Cette histoire de pénurie d'eau potable est qualifié de «situation indécente» par les connaisseurs de la région, en raison de la proximité de l'intarissable source d'Aghbalou, située sur le versant du Djurdjura. Cette dernière est en mesure d'alimenter des dizaines de communes. Comble de l'ironie, la population de Haïzer n'arrive pas à se désaltérer. Le gosier reste sec. Et dire que l'eau coule à flots...dans la nature. La soif des gens n'est plus une priorité. Et dire qu'il suffit d'un peu de volonté et peu de moyens pour actionner le système d'approvisionnement en eau potable. La canalisation allant de la source Aghbalou jusqu'à la ville de Haïzer, sur une distance de 10km, est vétuste. Sa réalisation remonte aux années 1970. Certaines informations font état de la présence d'amiante. Véritable danger pour la santé des consommateurs. En outre, la conduite est affectée par les branchements illicites des habitants des villages et hameaux, traversés par la canalisation, pénalisant les autres villageois. Entre-temps, les responsables demeurent à court d'idées, à l'image des robinets qui sont à court d'eau. «Pour se procurer de l'eau potable, nous sommes obligés de ramener des citernes, moyennant des sommes d'argent bien sûr», déclare le propriétaire d'une cafétéria du centre-ville. A ce moment, trois enfants sortent d'un immeuble d'à côté, jerricans en mains, en quête d'une goutte d'eau. «Vous voyez ces enfants, c'est leur lot quotidien, et encore, ils ne sont pas les seuls, si vous parcourez les autres quartiers, vous serez fixé», a-t-il ajouté. La chaleur est au plus haut. La ville de Haïzer, chef-lieu de daïra, offre aux visiteurs un visage déplorable, plongeant ses habitants dans un profond désarroi. «Notre ville est en pleine régression, bizarre! une région qui se trouve à deux pas de la montagne et qui est privée d'eau, il y a de quoi s'étonner», regrette un jeune qui remet sur table le flou entourant l'Assemblée communale, qui, faut-il le rappeler, vit toujours une situation de blocage. «On attend toujours que nos élus se mettent dans la tête que l'intérêt commun prime sur toutes les différences partisanes», dit ce jeune, qui, en plus de la pénurie d'eau potable, n'arrive pas à se faire une idée du devenir de sa cité qui avance à reculons. La ville de Haïzer croule sous les immondices. Apparemment, le ramassage des ordures ménagères ne fait pas partie des tâches communales. Le train du développement a déraillé quelque part avant d'atteindre Haïzer.