Elle vise à contrer l'impact néfaste des nouvelles technologies sur l' éducation familiale. Le Colloque national sur «la famille et l'éducation entre la continuité et la rupture» à Alger, a été marqué hier par l'appel des participants à la création de chaînes nationales audiovisuelles spécialisées dans les questions liées aux thèmes de la famille, l'enfance, les jeunes et l'éducation. En effet, lors de ce colloque dont les travaux ont débuté samedi à l'hôtel El Aurassi, qui portait sur la prise en charge des préoccupations liées à la famille, les intervenant ont aussi appelé à la prise en charge des problèmes auxquels est confrontée la famille, par les médias au niveau local et national.C'est donc une des solutions proposées que de créer une chaîne audiovisuelle spécialisée dans les questions liées à la famille pour contrer de manière générale et ciblée l'impact néfaste des nouvelles technologies sur l'éducation familiale, mais aussi d'affirmer le rôle des médias de par ses influences matérielles, morales et éducatives sur le rôle de la famille. La télévision n'est pas la seule à être visée par ces recommandations, puisque les intervenants ont aussi appelé au contrôle rigoureux des salles de jeu et sites Internet fréquentés par les enfants. Ils ont aussi préconisé l'institution d'une journée nationale de la famille, la création d'«un centre de recherche, d'information et d'archivage sur le même thème» et l'organisation de colloques scientifiques sur celle-ci et ses préoccupations, lors desquels seront livrés des résultats d'études réalisées au niveau national. Par ailleurs, les chercheurs et experts en sociologie et psychologie présents à cette rencontre scientifique, ont appelé au renforcement des liens familiaux, considérés comme le «noyau fondateur de la société», tout en soulignant le rôle prépondérant des mouvements associatifs, des mosquées, des établissements scolaires, universitaires et sanitaires dans la prise en charge des difficultés de cette dernière. Dans son allocution d'ouverture du colloque, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Saâdia Djaâfar a affirmé, samedi, que «la famille a réellement besoin d'un soutien fort et régulier, notamment de la part des autres institutions de la société dont l'école, la mosquée, les médias et les associations civiles».Ce soutien est d'autant plus important et nécessaire lorsqu'on prend en considération les récentes études menées par le laboratoire de prévention et d'ergonomie de l'université d'Alger, qui stipulent que «la société algérienne connaît un recul des valeurs sociales». A ce sujet, le directeur du laboratoire, Hamou Boudrifa, a indiqué que «de nombreuses études réalisées par le laboratoire prouvent la disparition ou le recul de valeurs sociales et morales propres à la société algérienne en raison de la démission de certains acteurs comme la famille». Et il renchérit: «Dans le passé, la moindre aberration ou comportement contraires aux valeurs de la société étaient dénoncés alors qu'aujourd'hui de nombreux fléaux et anomalies passent inaperçus et ne suscitent que de la passivité de la part des uns et des autres.» Selon lui, ce phénomène découle des pressions socio-économiques que subissent les familles algériennes ainsi que du rôle «négatif» de certains médias privilégiés pour leur intérêt commercial aux dépens de leur mission éducative et sociale. Toutefois, la famille et les médias ne sont pas les seuls à être incriminés dans cette décente aux enfers que vit la société actuelle, d'autres facteurs doivent aussi être pris en considération. Créer un ministère délégué de la famille et de la condition féminine, initier des programmes tel que la révision du Code de la famille, l'opération «Ousratic, un PC par famille» destiné à mettre au diapason la famille algérienne et, prochainement, peut-être la création d'une chaîne nationale pour la famille, sont autant d'initiatives entreprises par l'Etat, qui devraient «rendre la famille algérienne, l'une des familles les plus heureuses au monde» pour ne pas dire la seule. Cependant, la réalité semble tout à fait dans l'ordre contraire des choses.