Une main brandit le glaive pour achever les «irréductibles» et une autre est tendue à ceux qui veulent revenir sous la bannière de la République. Avec un langage ferme, le président de la République a rappelé que l'Etat poursuivra la lutte sans merci contre la criminalité et le terrorisme: «L'Etat n'hésitera pas à faire face avec force et vigueur aux résidus de la criminalité et du terrorisme», a déclaré avec vigueur M.Bouteflika dans un discours qu'il a prononcé hier, à l'occasion du 46e anniversaire de l'Indépendance. A travers ce langage ferme, le président de la République a tendu la main à ceux qui veulent retrouver le chemin de la raison. «J'appelle ces jeunes égarés à retrouver la raison et revenir vers leurs familles et leur patrie afin de participer à l'édification de leur pays», a indiqué le président de la République. Plus explicite, le Président Bouteflika a renouvelé son appel aux terroristes à déposer les armes et dit clairement que les portes du pardon restent ouvertes. «Qu'ils sachent également que les portes du pardon ne se fermeront jamais devant les jeunes, enfants de cette terre généreuse, qui font preuve d'une sincère volonté de se repentir», a indiqué le Président Bouteflika. Le même ton et la même détermination ont été utilisés par le chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, à propos de la lutte antiterroriste: «Nous allons extirper les racines du terrorisme», a déclaré le chef d'état-major, la semaine dernière, lors d'un discours prononcé à l'occasion de la sortie de trois promotions d'officiers de l'Académie militaire interarmes de Cherchell. Cette lutte «se fera conformément aux dispositions de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale», a encore rappelé le chef d'état-major de l'ANP. Si la lutte implacable contre le terrorisme fait l'unanimité, il en est de même pour la Réconciliation nationale. Aussi, le Président Bouteflika a-t-il pris le soin de rappeler que «la conjoncture actuelle requiert la consolidation et l'ancrage du processus de Réconciliation nationale». Sans préciser quel genre d'attaques subit actuellement la Réconciliation nationale - un projet avalisé par le peuple algérien en 2005 -, mais le président souligne, avec insistance, qu'il ne va pas revenir sur ce choix. «Nous n'allons pas revenir sur la mise en oeuvre de ce processus dès lors que nous l'avons adopté avec la Bénédiction du Tout-Puissant et le soutien indéfectible du peuple algérien qui l'a consacré par une majorité écrasante, suivant ainsi les préceptes de l'Islam, religion de tolérance, et puisant dans nos valeurs humaines civilisationnelles, elles-mêmes puisées dans la défense intrépide des principes de dialogue, de fraternité et de tolérance.» Il y a quatre jours, le quotidien américain New York Times, a ouvert larges ses colonnes à l'émir du Gspc Abdelmalek Droukdel qui affirme que «la réconciliation nationale a été un échec cuisant». Pour le président de la République, «la conviction quant à la justesse de la Réconciliation nationale est forte et inébranlable» Le Président Bouteflika a, en outre, mis l'accent sur la nécessité de consacrer le processus de la Réconciliation nationale afin d'éteindre le feu de la discorde et resserrer les rangs des Algériens présentement et dans le futur «et ce, en dépit de certaines voix sceptiques et des esprits sclérosés d'extrémistes qui tentent de remettre en cause cette initiative».