Le président accuse la France de crimes contre l'humanité. «Génocides collectifs», «crimes de guerre», «crimes contre l'humanité», «exterminations massives» et «instinct de vengeance et de criminalité» tels sont les qualificatifs utilisés par le Président Abdelaziz Bouteflika pour dénoncer les crimes commis par la France en Algérie. «...L'occupant a bafoué les valeurs humaines en commettant des génocides collectifs parmi les populations et en perpétrant des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité par la spoliation de la terre et de la mémoire...», a insisté le chef de l'Etat dans une allocution lue en son nom par Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la célébration du double anniversaire du 20 Août, Journée nationale du moudjahid (20 Août 1955) et Congrès de la Soummam (20 Août 1956). Dans la même allocution, le chef de l'Etat a qualifié la riposte de l'armée française après les attaques du 20 Août 1955 de riposte dénuée de toute humanité. «Saisissant la gravité des événements survenus à cette date et leurs répercussions sur sa présence même, l'occupant riposta avec une violence dénuée de toute humanité. En désespoir de cause, l'occupant se livra à une véritable entreprise macabre: exterminations massives, destruction et politique de la terre brûlée y trouvèrent toute leur essence. Il était pris d'une telle folie que sa machine de guerre emportait tout sur son passage, sans distinction aucune, n'épargnant ni femmes ni enfants», a-t-il fait remarquer, dans l'allocution rapportée par l'APS. Le chef de l'Etat a, en outre, estimé que l'occupant, fidèle à ses réactions de vengeance, s'est acharné sur des milliers d'innocents «les exterminant de sang-froid» avant de jeter leurs cadavres dans des charniers. Et M.Bouteflika de réaffirmer que la France a ainsi confirmé que sa haine et sa rancune sont plus grandes que son instinct de vengeance et de criminalité. Face à la sauvagerie de l'armée française, le chef de l'Etat a rappelé que la Révolution algérienne a respecté «les lois régissant les situations de guerre et les clauses des conventions internationales dont celle de Genève». Par la même occasion, le chef de l'Etat a affirmé que l'Algérie est restée fidèle à ces positions immuables y compris celle de la lutte contre le terrorisme partant de sa profonde conviction quant au caractère sacré du droit à la vie, du droit à la dignité et du droit à la liberté d'opinion et d'expression et, de son respect aux engagements juridiques locaux et internationaux pris en matière de défense des droits et devoirs privés et publics, en toute situation et circonstance. Main tendue aux terroristes Abordant le volet sécuritaire, le chef de l'Etat a réitéré son attachement à la politique de Réconciliation nationale. Le Président Bouteflika ne ferme pas les portes devant les terroristes désirant déposer les armes et se rendre aux services de sécurité. Il a réaffirmé que l'Algérie donnera, encore, une chance aux «mercenaires» de se repentir. «L'Etat a tendu la main à cette catégorie d'égarés en leur offrant la chance de revenir au droit chemin et de réintégrer le peuple pour bénéficier des mesures de la Concorde civile et de la Réconciliation nationale.» Et d'affirmer: «Cette main est encore tendue compte tenu des convictions religieuses de notre peuple, de ses responsabilités historiques et ses choix stratégiques.» Pour le président de la République, l'Algérie ne fera pas marche arrière quant à sa politique de Réconciliation nationale, mais elle compte bien concrétiser son choix. Dans cette optique, il a réaffirmé que l'Algérie donnera de nouvelles chances «aux mercenaires» après que les conditions soient réunies. «Il s'agit pour nous de réunir les conditions propices au développement en donnant une chance à ceux qui se sont égarés pour s'être trompés de repères religieux ou pour avoir été trompés par des mercenaires qui professent le crime organisé et la destruction de la société algérienne pour des raisons aussi abjectes que douteuses», a-t-il indiqué. Pour le chef de l'Etat, cette politique est une stratégie qui a été adoptée par le peuple à travers un référendum ou par la représentation parlementaire en tant que convictions communes qui traduisent l'unité du peuple. Cela n'a pas empêché le chef de l'Etat de s'en prendre aux terrorises qui tuent «au nom de l'Islam au moyen de pratiques destructrices et de la terreur». Et d'affirmer qu'«il relève d'une ingratitude absolue à l'égard de la nation et d'un déni total des sacrifices consentis par autant d'hommes et de femmes». «Il va sans dire également que ceux qui dilapident les deniers publics, trahissent la confiance, entraînent les mineurs dans les voies de la subversion ou encore trompent les jeunes par l'illusion de l'Eldorado d'outre-mer en les piégeant dans les embarcations de la mort, sont sans scrupule ni conscience», ajoutera-t-il.