Le délai de 45 jours accordé au repreneur de l'unité a expiré sans pour autant réunir la somme nécessaire au rachat de l'entité économique. L'espoir de voir leur usine échapper à la vente, renaît de nouveau chez les travailleurs de l'unité de grues de Béjaïa. L'opposition à la vente et au «bradage» de l'entreprise, qu'ils ont affiche dès le départ, semble être concluant pour au moins deux raisons. D'abord, les difficultés qu'éprouve le repreneur pour réunir la cagnotte nécessaire à l'achat de l'unité. Mme Ouagni, responsable de la section syndicale de l'entreprise, nous l'a confirmé lors d'une visite qu'elle nous a rendue à notre bureau de Béjaïa. Pour elle, «le délai de 45 jours accordé au repreneur de l'unité a expiré et ce dernier n'a toujours pas pu réunir la somme qu'il faut pour cela, car celle-ci dépasse ses capacités financières». Se voulant plus précise, la responsable syndicale expliquera que «le repreneur a demandé un prêt bancaire égal à la valeur de l'unité» ce qui prouve à ses yeux «son incapacité financière». Deuxième fait qui concourt à une issue heureuse au conflit: la sortie du chef du gouvernement qui, selon notre interlocutrice, a annoncé que «146 entreprises ne sont pas concernées par la vente et notre unité en ferait partie», a réitéré la syndicaliste sur les ondes de la radio Soummam. Ce n'est pas pour autant que les travailleurs lâcheront prise, devait-elle souligner. C'est pourquoi cette nouvelle initiative de saisine du premier magistrat de la wilaya. «Nous avons saisi officiellement le wali de la semaine dernière», a affirmé Mme Ouagni, qui a souhaité trouver une oreille attentive chez le premier responsable de la wilaya. «Nous souhaitons que le wali accepte de nous accorder une audience pour porter à sa connaissance nos revendications et lui expliquer la situation de l'usine», déclarait-elle sur un ton optimiste qu'on ne lui connaissait pas depuis le début du conflit, autour de la cession de l'unité à un privé. Ayant débrayé plusieurs fois en signe de protestation, les travailleurs de l'unité de grues de Béjaïa, relevant de l'Enmtp espèrent présentement garder leur entreprise qui, précise-t-on «est bénéficiaire». Récemment, l'unité était à l'arrêt et les travailleurs ont observé un débrayage, le troisième du genre entrant dans le cadre de la protestation cyclique décidée en assemblée générale chaque lundi. La section syndicale a usé de toutes les voies de recours légal pour empêcher cette vente dont les répercutions seront assez pénalisantes pour les travailleurs.