ils s'élèvent contre la décision de leur suspension depuis seize mois qu'ils qualifient d'injuste et d'injustifiée. Deux travailleurs de l'Edimco (Entreprise nationale de distribution de matériaux de construction) de Tizi Ouzou entament une grève de la faim illimitée à partir d'aujourd'hui 19 juillet. Ces grévistes, appartenant également à la section syndicale Ugta de l'entreprise, ont décidé d'entamer leur action au niveau de la direction sise à El Achour dans la périphérie de la capitale. Dans un courrier adressé à la presse, ces derniers justifient leur mouvement par les décisions arbitraires prises par le directeur général à leur encontre. En effet, ils s'élèvent contre la décision de leur suspension depuis seize mois qu'ils qualifient d'injuste et d'injustifiée. Ils rappellent aussi que leur action a été décidée après avoir épuisé toutes les voies légales et personnelles. L'intervention de la Centrale syndicale auprès de la direction générale a, pourtant, permis leur réintégration dans leurs droits mais, affirment-ils, le responsable n'a pas pris en considération cette solution à l'amiable et campe sur ses positions en défiant tous les textes fondamentaux régissant les relations de travail. De son côté, le président-directeur général se défend de toute pratique illégale et arbitraire. Selon lui, la décision de suspendre ces deux travailleurs de leurs fonctions n'émane pas de lui mais c'est une décision de la commission de discipline. Celui-ci dresse une longue liste de griefs retenus contre les deux travailleurs suspendus à l'époque de son prédécesseur. II affirmera en substance que ces derniers ont usé de menaces à l'encontre du directeur général sortant et d'agressions physiques contre un travailleur- mécanicien de l'entreprise. Après maintes tentatives de les amener à accepter les compromis qui préservent leurs intérêts et ceux de l'entreprise, le directeur général les accuse de vouloir faire plier la direction générale par la force et la pression. A cet effet, le responsable de l'Edimco de Tizi Ouzou somme les deux grévistes de ne plus utiliser leur mandat syndical. Toutefois, il a procédé au dépôt d'une plainte près le tribunal pour effraction, agression physique et menace de mort contre les investigateurs. Après seize mois de conflit, une chose est sûre cependant; la grève de la faim est une action de dernier recours.