Les prestations de services offertes par les pseudo-professionnels du secteur provoquent des désagréments aux clients. Rien n'est plus fatigant et révoltant que d'attendre dans une station de bus. Des heures d'attente sous un soleil de plomb. Absence totale d'abribus. D'ombre aussi. Que ce soit le jour de marché, samedi, ou le reste de la semaine, le constat est le même. Qu'il neige, qu'il vente ou que vienne la canicule, les voyageurs attendent à l'air libre. Les concernés, transporteurs et autorités compétentes, ferment les yeux et les oreilles, face à cette situation. Manque de vision ou juste une simple question de temps pour mettre de l'ordre. Les solutions peinent à voir le jour puisque les véhicules de service sont climatisés. L'état des routes, en plus de la vétusté des véhicules de transport, est un autre casse-tête chinois venu s'ajouter à l'absence d'infrastructures au niveau des stations. Les prestations de service offertes par les pseudo-professionnels du secteur provoquent des désagréments aux clients. Un état de fait qui est d'ailleurs dénoncé par les transporteurs eux-mêmes. «Nous aussi nous travaillons dans des conditions lamentables», souligne un transporteur de voyageurs. «Nous n'avons jamais cessé de réclamer, mais tout reste stationnaire, les arrêts ressemblent à des dépotoirs et aucune norme n'a été prise en compte jusqu'ici», ajoute notre vis-à-vis. Les propos des citoyens résument bien la situation. «C'est vraiment insupportable. Avec cette chaleur on ne tient pas une minute à l'intérieur du bus. C'est étouffant», nous dit un sexagénaire rencontré à la station des minibus, située à la sortie est de la ville de Bouira. Vers 13h, les quais sont presque désertés. Aucun moyen de transport n'est disponible. Une dizaine de voyageurs attend depuis plus d'une demi-heure. Le soleil bat son plein. La température s'élève. La tension aussi. «Alors que les voyageurs scrutent le moindre bus, la plupart de nos transporteurs préfèrent faire la sieste», lâche un jeune, suffoquant et épuisé sous la chaleur. «C'est le calvaire au quotidien. On est contraint d'attendre», a-t-il ajouté. Toutes les stations de bus sont pleines à craquer de voyageurs. Mais pas le moindre bus. La gare routière est à son comble. L'ombre attire les voyageurs comme le miel attire les abeilles. «Mis à part cet avantage, rien ne va plus dans cette gare routière», affirme un transporteur. L'absence d'un tableau d'horaires permettant une bonne gestion du trafic, ne dérange personne. Et quand le bus entre en quai, il faut attendre au moins une demi-heure avant qu'il ne redémarre. Le premier voyageur qui monte doit attendre que le bus se remplisse, et ce dans un étouffement sans pareil, faute de système de climatisation qui n'a jamais fonctionné. Dans une situation où toutes les parties se plaignent, faire la part des choses s'avère difficile.