Dans les régions isolées, la citerne d'eau potable est cédée entre 1200 et 1600 dinars. Les arguments avancés l'année dernière et celle d'avant par les responsables en charge de la gestion de l'eau dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj sont toujours d'actualité. Sécheresse, pannes d'électricité, pompes non-opérationnelles au niveau du barrage de Aïn-Zada, perte d'eau au niveau des vieilles canalisations d'AEP, gaspillage, travaux et renouvellement du réseau d'eau potable au niveau de certains quartiers etc. Telles sont les raisons avancées par les responsables pour expliquer la «sécheresse» des robinets. Pourtant, lors des différentes réunions, on n'a pas cessé d'annoncer, en grande pompe, pas celle d'eau, que le taux de satisfaction en eau potable dépasse les 70% et que le «citoyen reçoit environ 120 litres par seconde, soit presque la moyenne nationale, établie à 150 litres par seconde et par habitant». Ces chiffres, bien sûr, sont avancés, en dehors de la période d'été. La consommation en juillet et août triple sans être accompagnée de mesures de rationnement. La population n'est jamais avisée par un affichage, une annonce dans les journaux ou le journal lumineux de l'APC concernant les coupures d'eau. «Nous recevons des gouttelettes à partir de minuit comme dans cette pièce de théâtre datant des années 80, Djaa el ma noudh ataâmar (l'eau arrive, réveille-toi pour remplir les bidons)», confient les habitants de la ville. «Auparavant, c'était une journée sur deux. Aujourd'hui on n'a droit qu'à trois heures tous les trois jours et de nuit, d'où la ruée vers les sources de la périphérie de la ville et l'achat des citernes autotractées, à raison de 800 dinars les 2000 litres d'eau potable» ajoute un autre citoyen. Au niveau de la mosquée du village Nord, ce sont des centaines de citoyens qui se bousculent devant les cinq robinets du forage. Le remplissage des bidons est autorisé de 8h du matin jusqu'à 20 h. L'eau est potable, fraîche et agréable au goût, à la différence de celle du robinet, avec cet arrière-goût de boue et de javel. L'eau est devenue, en ce mois de juillet, une source de tracasseries. La région souffrant le plus est Mansourah où la citerne d'eau a atteint les 1200 dinars et les 1600 dinars dans les coins isolés. Les habitants d'El-Mehir, Slatna, Haraza en font les frais. Leur territoire est dépourvu de nappes souterraines. Certes, un grand barrage est programmé dans la daïra de Mansourah. Mais en attendant sa réalisation, le citoyen ne sait plus comment étancher sa soif.