Les agents de l'Algérienne des eaux n'arrivent pas à expliquer, à la population, les factures exorbitantes. La colère monte parmi les citoyens de la commune de Boudjima. A l'origine de cette grogne, les quittances des agents releveurs de l'Algérienne des Eaux. En effet, ces derniers jours, toutes les familles sont sommées de s'acquitter de leurs redevances envers cette société commerciale. Cette pratique est des plus anodines si ce n'était les sommes exorbitantes. Ainsi, malgré les multiples réclamations formulées par les citoyens auprès des agents, ces derniers rétorquaient qu'ils n'étaient pas en mesure de justifier ces prix outranciers. Au niveau de l'antenne de cette société sise dans la commune de Boudjima, la réponse était identique à celle des releveurs: «Il faut payer ces redevances.» A présent, le bras de fer entre eux et la société est engagé. Organisés en comités de villages et de quartiers, ils refusent de s'acquitter de ces redevances qu'ils jugent, d'une seule voix, injustes et injustifiées. En prenant soin de vérifier les quittances, il est à relever qu'en plus du prix de l'eau fixé à sept (7) dinars et les différentes taxes, la facture mentionne un prix pour les réparations du réseau AEP. Ceci est pour une grande partie à l'origine de cette colère car, depuis des années, cette région souffre du manque d'eau potable. Le réseau AEP existant n'a jamais réussi à offrir ce liquide vital. Bien au contraire, il a toujours été hors service pour réparation des fuites d'eau. Les rares fois où l'or bleu était annoncé, ces fuites le jetaient en déperdition au vu et au su de tout le monde. Aujourd'hui, si les citoyens refusent de s'acquitter de ces redevances, c'est parce qu'il est reconnu et admis qu'il n'ont jamais eu cette eau. Pour expliquer ces failles dans la distribution qui a toujours ignoré les gens de cette région et l'origine de ces prix exorbitants, nous avons contacté les responsables de l'APC de Boudjima. Quant aux services de l'Algérienne des eaux, les réunions successives semblent être à l'origine de l'absence totale de ses responsables. Néanmoins, au niveau de la commune de Boudjima, les responsables affirment que ce problème est du ressort exclusif de cette société. «C'est une société commerciale qui réclame son argent mais elle doit aussi assurer correctement son service en eau» dira le 2e vice-président de l'APC. Ces mêmes responsables locaux n'ont pas cessé de réclamer un pompage à la mesure de l'attente des citoyens mais en vain. Il est également à rappeler que cette commune est redevable à l'Algérienne des eaux d'une somme de 60 millions de dinars que les services concernés, à la wilaya, ont accepté de prendre en charge. Ainsi donc, ce bras de fer est parti pour durer longtemps car les citoyens semblent décidés à ne plus s'acquitter de ces redevances avant de voir l'eau sortir des robinets. II est curieux, d'ailleurs, que les releveurs viennent chez les citoyens privés d'eau pendant ces semaines où la chaleur est caniculaire. Par ailleurs, il convient également de rappeler que ce bras de fer n'est pas une chose nouvelle pour les gens de la région. II y a une année, les citoyens ont opposé leur niet envers les quittances de Sonelgaz à cause des fréquentes chutes de tension. Il leur a fallu recourir au non-payement des factures pour voir de nouveaux transformateurs installés. Enfin, demander de payer une eau que les citoyens ne trouvent pas ne serait-il pas comme parler de la corde dans la maison d'un pendu?