Cela fait maintenant deux semaines que les citoyens cuisent sous la canicule. Cela fait aussi plus de six mois que les villages de la commune de Boudjima n'ont pas reçu une seule goutte d'eau. La colère est grande parmi les populations. La résignation commence également à se lire sur les visages. Cela fait assez longtemps que les élus locaux semblent impuissants à satisfaire les maintes doléances de leurs citoyens. La saison chaude consume sa deuxième moitié la rapprochant des premières pluies d'automne. C'est le retour aux temps anciens quand les gens subissaient la sécheresse et attendaient les pluies de l'hiver. En effet, alors que le problème de l'eau commence à disparaître dans la majeure partie des communes de la wilaya, celle de Boudjima ne semble point faire partie du même espace géographique. Située à quelques pas du chef-lieu de la daïra de Ouaguenoun, Boudjima relève de la daïra de Makouda située à plus de 20 kilomètres. Etrange situation qui relève de l'absurdité. La commune de Boudjima est composée de plusieurs grands villages, et une vingtaine d'autres de moindre envergure. A Afir, village le plus peuplé, les robinets ont pu être alimentés même rarement, mais après une action de colère qui a engendré la fermeture du siège de l'Algérienne des eaux de la commune de Boudjima. Le village de Tarihant, tout aussi peuplé, est alimenté sporadiquement mais, toujours suite au même procédé de réclamation. Quant aux petits villages, plus nombreux, constituant la plus grande partie de la commune de Boudjima, les réseaux AEP sont secs depuis plus de six mois. Face à l'incapacité des responsables locaux à régler ce problème, les villageois se sont résignés à s'autoalimenter. Plusieurs moyens son utilisés tels que les citernes mais, plus encore les fontaines traditionnelles. C'est le retour aux sources au sens propre du terme. A présent, résignés quant à l'alimentation via les robinets, les citoyens craignent l'apparition de maladies. Ces derniers jours, des cas sont signalés ici et là à travers la wilaya. A Draâ Ben Khedda plus de quarante cas d'angine et de vomissements ont été signalés le week-end dernier. Ce sont les mêmes symptômes qui ont alerté les autorités sanitaires, hier, à Tadmaït. La gestion de l'eau par les élus locaux malgré les budgets faramineux de l'Etat est en train de remettre au goût du jour des pratiques anciennes comme les fontaines traditionnelles en attendant la réémergence des timechrit ou des sacrifices pour satisfaire l'ego du maire.