Les négociations ont repris hier à Pretoria dans un climat qui semble plus serein. Les pourparlers entre représentants du régime et de l'opposition zimbabwéenne devaient reprendre hier en Afrique du Sud après cinq jours de suspension, a indiqué la présidence sud-africaine, médiatrice des discussions. Les discussions, qui se tiennent dans un lieu tenu secret près de Pretoria, «vont débuter dans l'après-midi», a indiqué Mukoni Ratshitanga, le porte-parole du président sud-africain Thabo Mbeki. Un porte-parole du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), le principal parti de l'opposition zimbabwéenne, Tapiwa Mashakada, a confirmé que les négociateurs du MDC étaient revenus à Pretoria pour les pourparlers. Selon le quotidien d'Etat zimbabwéen Sunday Mail, les représentants du parti présidentiel, l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (Zanu-PF) sont également arrivés à Pretoria. Les représentants du président zimbabwéen, Robert Mugabe, et du leader du MDC, Morgan Tsvangirai, avaient conclu le 21 juillet un protocole d'accord leur donnant deux semaines pour négocier un partage du pouvoir en solution à la crise née de la réélection controversée de Robert Mugabe. Arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle en mars, Tsvangirai s'était retiré avant le second tour en raison du climat de violences entretenu selon lui par le parti présidentiel. Une première session de négociations avait été suspendue mardi pour consultations. Dans cet intervalle, le médiateur dans la crise, le président Mbeki, avait rencontré Morgan Tsvangirai et s'était rendu à Harare pour y rencontrer le président Mugabe. «Les discussions progressent», avait ensuite affirmé le président Mbeki, tandis que son homologue zimbabwéen souhaitait une «issue positive» aux négociations et que son rival Morgan Tsvangirai se déclarait «plutôt satisfait» de la progression des discussions. Concernant l'échéance des deux semaines qui s'achève aujourd'hui, Morgan Tsvangirai avait souligné qu'il fallait pas être «inflexible». Le porte-parole du président Mbeki a également indiqué hier que ces deux semaines de discussions n'incluaient pas les journées de suspension: «ces deux semaines doivent être considérées en fonction des quatre ou cinq jours qu'ils ont pris pour consultations», a-t-il expliqué. «Nous aimerions voir la conclusion rapide des pourparlers et une issue positive afin de pouvoir nous concentrer sur notre économie», avait affirmé Robert Mugabe, 84 ans, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, après son entretien avec Thabo Mbeki. Le président Mugabe avait même évoqué une rencontre avec son opposant: «il y a des étapes qui demandent la présence des leaders en personne, j'espère que cette étape arrivera bientôt», avait-il assuré. «Je suis plutôt satisfait. Mais il y a, comme dans toutes négociations, des points d'achoppement qui ont besoin d'être éclaircis», a de son côté affirmé jeudi Morgan Tsvangirai qui s'est également prononcé favorable à une «sortie honorable» pour le président Mugabe et à un gouvernement de transition ne durant pas plus de deux ans. «Les rôles de Robert Mugabe et de Morgan Tsvangirai dans le gouvernement envisagé devront être négociés par les différentes parties», avait conclu l'opposant zimbabwéen en référence à un partage du pouvoir permettant au Zimbabwe de sortir de la crise.