Echec n Les négociations entre le pouvoir et l'opposition du Zimbabwe sont dans «l'impasse» moins d'une semaine après leur ouverture en Afrique du Sud. «Nous ne pouvons pas dire quels sont les points importants, nous pouvons juste dire qu'il y a une impasse et que les parties vont consulter leurs dirigeants», a déclaré ce matin le porte-parole du chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). «Si les points litigieux sont réglés, alors les discussions pourront reprendre», a toutefois souligné le porte-parole arrivé la veille en Afrique du Sud avec Morgan Tsvangirai. Le dialogue de fond entre des représentants du MDC et de l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir) a commencé le 24 juillet dans un lieu tenu secret en Afrique du Sud. Il vise à définir une formule de partage du pouvoir, afin de débloquer la situation née de la réélection controversée fin juin du président Robert Mugabe sur fond de violences. La veille, une source officielle au sein du MDC avait déjà fait état de blocages et expliqué que les négociateurs butaient sur le poste à attribuer à Morgan Tsvangirai dans un éventuel gouvernement d'unité nationale. Selon cette source, le régime n'a proposé au chef du MDC qu'un poste de troisième vice-président au côté de Robert Mugabe, une proposition inacceptable pour l'opposition. La présidence sud-africaine, médiatrice dans la crise, n'était pas joignable dans l'immédiat ce mardi matin. La veille au soir, son porte-parole avait assuré que les discussions se déroulaient «très bien». Dimanche, le président sud-africain Thabo Mbeki avait assuré que les négociations «se poursuivaient» et réitéré l'appel de son gouvernement à «l'urgence» d'un accord. Un protocole, signé entre Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai le 21 juillet, engage les parties zimbabwéennes à parvenir à un accord en deux semaines et à ne pas divulguer d'informations à la presse. Le plus vieux des chefs d'Etat africains, âgé de 84 ans et au pouvoir depuis 28 ans, a été réélu le 27 juin au second tour d'un simulacre de présidentielle, boycotté par l'opposition et entaché d'actes d'intimidation et de violences. Son rival, un ancien syndicaliste de 56 ans, était arrivé en tête au premier tour le 29 mars avant de se désister face aux attaques contre ses partisans.Le parti au pouvoir assure que la réélection de Robert Mugabe est «non négociable», mais l'opposition lui nie toute légitimité.