Les mordus de la balle ronde ne vont pas s'ennuyer à Pékin. L'Argentine, emmenée par Leo Messi et tenante du titre, et le Brésil, qui compte sur Ronaldinho pour conquérir une médaille d'or olympique qui lui a, jusqu'à présent échappé, seront les deux grands favoris du tournoi de football messieurs des Jeux, qui débute jeudi et s'achève le 23 août. Les seize équipes (joueurs de moins de 23 ans, un maximum de trois plus âgés étant autorisés par sélection) disputent d'abord des matches de poule avant une formule à élimination directe à partir des quarts de finale. Dès jeudi, se mijote un choc avec Côte d'Ivoire-Argentine: si l'Albiceleste s'est imposée en 2004 à Athènes, l'Afrique avait enlevé les deux précédents tournois olympiques (Nigeria en 1996, Cameroun en 2000). Les Ivoiriens devront faire sans Didier Drogba, volontaire pour Pékin puis forfait (genou), mais avec Salomon Kalou, dans une équipe à forte ossature «académicienne». Face à eux, l'Argentine comptera sur l'expérience de Juan Roman Riquelme et de Javier Mascherano (couronné en 2004), ainsi que sur la magie d'Agüero et de Messi. Car le FC Barcelone a fini par laisser partir en Asie son jeune attaquant, même s'il n'a pas abandonné sa guérilla juridique avec la Fifa. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) s'étant déclaré dans un premier temps incompétent, la Fifa, par la voix d'un juge unique, a excipé de «l'obligation» qu'ont les clubs à libérer les joueurs de moins de 23 ans, selon le «droit coutumier». Le Barça, s'il a laissé Messi partir, compte le voir revenir pour le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions (les 12-13 et 26-27 août) et a saisi le TAS qui rendra sa décision le plus tard le 6 août. Il en va de même pour les clubs allemands du Werder Brême et de Schalke 04, qui n'ont pas apprécié les envies de Chine de leurs Brésiliens, respectivement Diego et Rafinha. Ronaldinho, lui, a négocié sa présence à Pékin avec son nouveau club, l'AC Milan. S'il a le profil de la superstar, reste à voir s'il aura les jambes qui correspondent à ce statut après une saison médiocre. Le Brésil, récent vainqueur de la Coupe du monde de beach-soccer, voudra remporter pour la première fois les Jeux depuis l'introduction du football (1900), et le sélectionneur Dunga dispose d'une armada taillée pour (avec Anderson de Manchester United, Diego du Werder, Pato de l'AC Milan...). Chez les Européens, attention à l'Italie et aux Pays-Bas (avec Ryan Babel, privé d'Euro sur blessure, et le buteur vétéran Roy Makaay). La Chine, elle, voudra faire bonne figure à domicile et les Etats-Unis, confirmer leurs progrès en soccer.