La communauté internationale n'a cessé, depuis le début du conflit, d'appeler à la cessation immédiate des hostilités. Le Parlement géorgien a unanimement voté hier l'instauration de l'état de guerre pour quinze jours dans ce pays, en conflit armé avec la Russie sur l'Ossétie du Sud, une république indépendantiste géorgienne, a déclaré un haut responsable géorgien. «La loi martiale est déclarée pour quinze jours. Le Parlement a unanimement approuvé le décret présidentiel» l'instaurant, a ajouté le secrétaire du Conseil de sécurité nationale de Géorgie, Alexander Lomaïa. «Le ministre des Affaires étrangères a reçu l'instruction d'informer le secrétaire général de l'ONU, toutes les organisations internationales et missions diplomatiques accréditées en Géorgie de la déclaration de la loi martiale en Géorgie», a poursuivi M.Lomaïa. En fait, tout a commencé dans la nuit de jeudi à vendredi lorsque la Georgie a décidé de «restaurer» son autorité sur la république auto-proclamée d'Ossétie du Sud, afin d'en reprendre le contrôle. «Un assaut est en cours, des combats sont en cours aux abords de Tskhinvali», la capitale de la république autoproclamée d'Ossétie du Sud, a alors déclaré à la presse un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili. «Le gouvernement géorgien a décidé de restaurer l'ordre constitutionnel dans la zone de conflit», avait annoncé peu auparavant le général Mamouka Kourachvilili, chef des forces géorgiennes de maintien de la paix en Ossétie du Sud. Tbilissi, ne semble pas avoir mesuré tout ce que cette initiative allait entraîner et si, la Russie, allait demeurer passive, face à une action qui remet en question la recherche d'une issue plus pacifique à ce conflit. De fait, de Pékin, ou il assistait à l'ouverture des Jeux olympique, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a mis en garde vendredi affirmant que cet «acte agressif» allait entraîner «des mesures de rétorsion» indiquant «Il est regrettable qu'à la veille de l'ouverture des Jeux Olympiques les autorités géorgiennes aient entrepris des actes agressifs en Ossétie du Sud», république séparatiste géorgienne pro-russe. «Ils (les Géorgiens) ont de facto lancé les hostilités en utilisant des chars et de l'artillerie. Il y a des morts et des blessés, il y a aussi des victimes parmi les forces de maintien de paix» russes, a-t-il ajouté. «C'est très triste, cela va provoquer des mesures de rétorsion» (russes), a-t-il poursuivi. «J'en ai parlé avec les collègues chinois et le président américain (George W.Bush). Tout le monde est d'accord: personne n'a besoin de la guerre», a encore dit Vladimir Poutine. Personne n'a besoin de la guerre. En effet, c'est ce que semble penser le Pentagone qui exclu une intervention, américaine. DE son côté, le président Bush, toujours à Pékin, a appelé hier à «l'arrêt immédiat» des combats et en appelle à la Russie «La Géorgie est un pays souverain et son intégrité territoriale doit être respectée», a dit M.Bush dans une brève déclaration à Pékin. «Nous avons appelé instamment à un arrêt immédiat des violences», a dit M.Bush, «très inquiet» de la situation. «Nous appelons à un arrêt des bombardements russes et à un retour des parties concernées au statu quo du 6 août», a-t-il dit. «Les Etats-Unis oeuvrent avec (leurs) partenaires européens pour lancer une médiation internationale et avec les parties concernées pour une reprise du dialogue», a-t-il déclaré. «La Russie doit soutenir ces efforts afin que la paix soit rétablie le plus vite possible», a encore &ajouté le président américain. Entre temps, la Géorgie, qui n'exclut pas d'en appeler à l'aide militaire internationale, déclare avoir abattu jusqu'à présent 10 jets russes et détruit 30 chars russes, a affirmé hier le secrétaire du Conseil national de sécurité géorgien, Alexandre Lomaïa, lors d'une conférence de presse téléphonique. «Nous avons réussi à abattre 10 jets russes, l'un des pilotes a été capturé et est actuellement soigné dans un hôpital militaire», a déclaré le responsable. «Nous avons détruit jusqu'à 30 chars russes», a-t-il ajouté. Toutefois, le bilan des pertes présentés par la Georgie et la Russie différent totalement, selon que ce soit Tbilissi ou Moscou qui en font état. Selon le président Georgien, Mikheïl Saakachvili lequel à qualifié de «mensonges flagrants» les déclarations du côté russe, a affirmé qu'il n'y a eu «pratiquement» pas de pertes civiles, répondant au chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, selon lequel, les combats ont fait jusqu'à hier, samedi, quelque 1500 morts en majorité des civils. Les Ossètes, pro-russes, ont de leur côté évoqué un bilan d'environ 1600 morts. Les combats se sont poursuivit hier, aggravés, semble-t-il, par l'entrée dans le conflit de la république, pro-russe, autoproclamée d'Abkhaziz. Les séparatistes d'Abkhazie ont entamé hier une opération militaire pour repousser les troupes géorgiennes des gorges du Kodori, ouvrant de facto un nouveau front face aux forces de Tbilissi, a affirmé le président abkhaze Sergueï Bagapch.