L'économie chinoise offre des opportunités, le Président Abdelaziz Bouteflika l'invite en Algérie. A peine 15 jours après son discours devant les présidents d'APC, le chef de l'Etat décide d'agir. En se rendant à Pékin pour assister à la grandiose cérémonie d'ouverture des 29es Jeux olympiques, le chef de l'Etat a réussi à joindre l'utile à l'agréable. Il a mis à profit ce voyage pour faire un appel du pied aux entreprises chinoises pour qu'elles investissent davantage en Algérie. Et pour ce faire, le président de la République avance un solide argument. «Ce sont près de 200 milliards de dollars qui auront été investis par l'Etat algérien, au titre de la période 2001-2009, pour doter le pays d'infrastructures modernes dans ses différentes régions», a souligné Abdelaziz Bouteflika dans une interview accordée au journal chinois Renmin Ribao. La concrétisation de nombreux projets stratégiques qui entrent dans le cadre du plan de développement économique que le président de la République a lui-même initié, nécessitent l'apport d'une main-d'oeuvre étrangère au savoir-faire affirmé. Le chef de l'Etat a-t-il jeté son dévolu sur la main-d'oeuvre chinoise? «De nombreux projets d'envergure sont actuellement en préparation et leur concrétisation, que nous souhaitons prochaine, est de nature à intensifier les actions de coopération entre nos deux pays», a confié M.Bouteflika. Et pour prouver la bonne santé et le désir réciproque d'intensification des relations algéro-chinoises, le chef de l'Etat dévoile une des facettes de cette coopération qui peut s'avérer fructueuse pour les deux pays. «Il en est ainsi du projet de création d'une zone de coopération économique et commerciale en Algérie, où des groupes chinois proposent, entre autres, d'implanter une usine de fabrication automobile», a précisé M.Abdelaziz Bouteflika. Le marché de l'automobile est un marché porteur en Algérie. Il est en plein boom. Il a engrangé pas moins de 27 milliards de dollars en 2007. Les opérateurs économiques chinois, qui sont mis sous les feux de la rampe grâce au mégaprojet de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, sont aussi associés aux programmes initiés dans les domaines hospitaliers ainsi que celui de l'hydraulique, à l'instar du projet de transfert des eaux souterraines d'In Salah à Tamanrasset sur une distance de 750 km. La réalisation de logements par les entreprises chinoises n'est pas en reste. Leurs performances ont même été citées en exemple par le chef de l'Etat lors d'échanges commerciaux entre les deux pays qui ont connu une progression fulgurante, et illustrent, à eux seuls, l'avenir prometteur auquel est promise la coopération algéro-chinoise. Ils sont passés de 433,8 millions de dollars en 2002 pour avoisiner les 4 milliards de dollars en 2007. 3,82 milliards de dollars exactement. L'économie algérienne a certainement besoin de plus que cela et la locomotive chinoise pourrait la mener à bon port. Les investissements étrangers doivent bénéficier à l'économie nationale hors hydrocarbures. «Je mentionnerai, notamment les projets dont l'intérêt premier est de contribuer à accroître les investissements en Algérie, tout en les élargissant au-delà du secteur des hydrocarbures», a souhaité Abdelaziz Bouteflika. La manière dont a été menée la politique des investissements en Algérie a été sévèrement condamnée par le chef de l'Etat. «Nous nous sommes trompés», avait-il déclaré, le 26 juillet dernier, devant les 1 541 présidents d'APC. Un aveu d'échec auquel il faut apporter très rapidement un correctif. Redresser la barre avant qu'il ne soit trop tard. Pourquoi? La trajectoire mène droit au mur. «Oui! en matière de politique de privatisations et d'investissements, nous nous sommes cassé le nez», a avoué le chef de l'Etat. Il faut donc vite réparer les dégâts. Dix jours à peine, après ce constat sans appel, le président de la République a décidé d'agir, il fallait de la suite dans le discours. Du pragmatisme dans la démarche. L'économie chinoise offre des opportunités, Abdelaziz Bouteflika l'invite en Algérie.