Le commerce et la production des boissons alcoolisées occupent de nouveau le devant de la scène. Une semaine après les différentes déclarations de responsables des partis islamistes qui ne veulent pas entendre d'une éventuelle importation de ces produits et celle de la porte-parole du Parti des travailleurs, le ministère des Finances réagit. Ainsi le département que gère Karim Djoudi a clarifié, hier, la teneur de l'article 20 de la loi de finances complémentaire 2008 relative à la suppression du monopole détenu par la direction générale des impôts sur la commercialisation de l'alcool pur. Dans un communiqué rendu public hier, on indique que cet article a modifié l'article 73 du Code des impôts indirects. Cette modification est devenue possible «en supprimant le monopole détenu par la direction générale des impôts sur la commercialisation de l'alcool pur (alcool éthylique), d'un côté.» De l'autre côté, cette opération se fait en autorisant, moyennant un cahier des charges, les opérateurs privés à déployer cette activité dans toutes ses phases (production, importation, exportation et commercialisation) au même titre que le service des alcools de l'Etat. En termes plus clairs, le ministère des Finances précise que cette mesure de «démonopolisation» vise à garantir un approvisionnement régulier de l'économie en «alcool pur à usage industriel et pharmaceutique.» Dans les précédentes déclarations sur ce sujet, le ministère des Finances a toujours souligné que la levée du monopole de l'Etat sur l'importation, la commercialisation et la production des alcools pose des problèmes. Elle vise à «mettre fin aux difficultés d'approvisionnement régulier de l'alcool et en raison de l'incapacité du service des alcools de l'Etat de répondre aux besoins des opérateurs économiques, la loi de finances complémentaires pour 2008 autorise l'importation, l'exportation, la production et la vente des alcools sur le marché intérieur sans passer par le service des alcools qui en détenait le monopole». Par ailleurs, il convient de rappeler la réaction vive des partis sus-cités. «Le MSP a déjà fait une proposition de loi relative à l'interdiction de l'importation et de la production des boissons alcoolisées», a déclaré à L'Expression Mohamed Djemaâ, chargé de la communication auprès dudit parti. Avant d'ajouter: «Notre position est claire. Elle est toujours la même. Elle ne changera jamais.» Pis encore, la formation d'En Nahda trouve que cette décision de commercialisation et d'importation des boissons alcoolisées, est «anticonstitutionnelle.»