C'est le premier titre olympique des Américains depuis huit ans. Les basketteurs américains ont remporté leur premier titre depuis huit ans, dimanche aux Jeux olympiques de Pékin, en battant l'Espagne 118 à 107 lors d'une finale extraordinaire. Sixièmes au Mondial-2002, troisièmes aux Jeux-2004 et au Championnat du monde en 2006, ils ont retrouvé le toit du monde au terme d'un tournoi qu'ils ont dominé de la tête et des épaules. Dotés d'une puissance athlétique sans égal, ils ont démantelé tous leurs adversaires. Que ce soit la Grèce, vice-championne du monde. L'Argentine, championne olympique en titre et médaillée de bronze dimanche. Et donc l'Espagne, championne du monde, battue à deux reprises, une fois en poules (119-82) et dimanche lors d'une finale aux allures de fantasia. A la mi-temps (69-61), les deux équipes avaient déjà inscrit autant de points que de nombreux matchs sur leur totalité. Une cavalcade extraordinaire pour la promotion du basket mais pas forcément pour l'Espagne qui est peut-être trop entrée dans le jeu des Américains. Une seule finale des JO était jusqu'à alors allée au-delà des 100 points, celle avec la Dream Team en 1992 (117-85 contre la Croatie). Mais le champion du monde espagnol a surpris tout le monde en offrant, dans ce contexte très offensif, une superbe résistance au Team USA. Grâce d'abord à une remarquable adresse à trois points mais aussi à des joueurs en ébullition à l'image de Rudy Fernandez (22 points). La partie a été serrée jusqu'au bout, l'Espagne pointant seulement à quatre longueurs à deux minutes de la fin (108-104). Elle a basculé sur la capacité des USA à garder la tête froide, un paramètre qui restait à vérifier puisqu'ils n'avaient encore jamais rencontré une telle résistance dans le tournoi (écart moyen de 30,2 points jusque-là). Côté US, c'est Dwayne Wade qui a été l'homme du match. Option prioritaire en attaque à cause des fautes rapides de Kobe Bryant et LeBron James, il a réussi un véritable festival de paniers et d'interceptions (27 points). C'est aussi lui qui a rentré un panier primé crucial à deux minutes de la fin au moment où l'Espagne, toujours menée depuis la cinquième minute, tentait son énième rapproché. Vu la rage et le sérieux qu'ont mis les Etats-Unis à reconquérir le monde, la médaille d'argent des Espagnols - la deuxième après celle de Los Angeles en 1984 - sonne comme une victoire. Surtout après une telle finale, même s'ils ne rejoignent pas les USA, la Yougoslavie et la Russie au palmarès des nations à avoir réussi le doublé Mondial-JO. Pour les Américains, ce titre tombe à pic après huit ans de désillusions où ils ont eu de plus en plus de mal à expliquer à leur public pourquoi les supposés meilleurs basketteurs de la planète n'y arrivaient plus. A Pékin, ils ont connu l'aboutissement d'un projet de trois ans, commencé en 2005, qui consistait à s'appuyer sur un groupe élargi mais constant de 24 joueurs, à l'image de Le Bron James, Dwayne Wade et Carmelo Anthony. Ils ont reçu cet été le renfort de Kobe Bryant et ont surtout mis à profit ces trois dernières années pour s'adapter à une concurrence de plus en plus forte en travaillant la défense en priorité. Vu leur passé décomposé, la première marche du podium était un minimum à Pékin. Mission accomplie. Avec leur victoire, ils complètent un week-end plein pour les sports collectifs en salle US qui ont également remporté les tournois de basket féminin et de volley messieurs.