Après les wilayas de Ouargla et d'El Oued, c'est au tour de la wilaya de Tizi Ouzou d'être, depuis vendredi, l'hôte de Jijel dans le cadre d'une semaine culturelle destinée à faire connaître le riche patrimoine culturel et artisanal de la région du Djurdjura. Des ouvrages littéraires se rapportant à la culture, la langue, la tradition, l'oralité et la sagesse populaire kabyles, oeuvres de grands écrivains anciens et contemporains, garnissent l'entrée du hall de la Maison de la culture. Ces livres et revues, anciens et neufs, proviennent de bibliothèques de la région de Tizi Ouzou et d'associations culturelles de différentes localités de la wilaya. Lors de leurs visites à cette manifestation, de nombreux Jijéliens, ainsi que des estivants ont apprécié la diversité et la richesse de la culture de cette région de l'Algérie profonde. Le volet artisanat est richement représenté avec le tapis berbère de Ath Hichem qui occupe une place prépondérante dans la culture kabyle. «Il y a un métier à tisser dans chaque maison», selon les membres de la délégation de Tizi Ouzou à Jijel qui précisent que chaque région est connue pour un art bien précis. A titre d'exemple citons Ath Yenni pour les bijoux en argent, Maâtkas pour la poterie et Ath Hichem pour le tapis. La renommée du tapis d'Ath Hichem, aux motifs riches et variés, a dépassé les frontières de cette localité et exprime toute la richesse de la culture ancestrale kabyle. Une merveille sortie de mains de fées, le tapis d'Ath Hichem est un pur plaisir pour les yeux, un «poème pour le regard», selon l'expression d'un visiteur conquis. Il est considéré comme un témoin immuable d'un savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération, pour la sauvegarde d'une activité qui donne naissance à des oeuvres d'art. L'autre attraction de cette manifestation est créée par un artisan émérite de Beni Yenni qui expose une riche palette de bijoux. Les Ath Yenni sont connus pour leurs bijoux faits en argent. Les formes et les couleurs sont un mode d'expression unique et propre à la région dont la technique de l'émaillage a été adoptée aux environs du XVe siècle. Parmi les bijoux, on exhibera notamment, non sans une légitime fierté l'«Ameslukh», l'«Ikhelkhalen» (chevillières), le Tabzimt (diadème) et autres objets nécessaires à la dot de la mariée. Ces bijoux, dont la fabrication reste souvent traditionnelle sont en argent, finement ciselés, travaillés, filigranés et jalousement rehaussés de pierres de corail. Leur particularité est la présence d'émaux de couleurs différentes (bleus, verts, jaunes). Outre des tableaux montrant des paysages sublimes, pendant les quatre saisons de l'année, l'exposition présente également des échantillons de poterie, de vannerie et d'outillages divers encore en usage dans de nombreuses localités de Tizi Ouzou. L'habit traditionnel avec ses couleurs caractéristiques rouge et jaune trône également dans le grand hall de la Maison de la culture dont l'entrée est garnie de photographies de personnages historiques et de culture.