Deux jeunes étudiantes originaires de Sidi Aïch ont été fauchées par un véhicule sur la route Nationale 9 à hauteur de l'entrée principale du campus d'Aboudaou. L'une d'elles a rendu l'âme sur place et l'autre se trouve toujours dans le coma à l'hôpital Khellil Amrane de Béjaïa. Il était écrit que les deux jeunes filles, venues en ce premier jour de Ramadhan s'enquérir du planning des examens de rattrapage, ne reverraient plus jamais leur famille, du moins pour l'une d'elles. L'état de santé de la deuxième est toujours stationnaire. L'entrée du campus d'Aboudaou a déjà été le théâtre d'autres accidents similaires. Sept accidents mortels y ont été dénombrés depuis l'ouverture du campus. Ce nombre effarant avait suscité la colère estudiantine sur fond de grève qui a abouti à l'implantation en permanence d'un barrage fixe de la Gendarmerie nationale, mais seulement durant l'année universitaire. On se rappelle de la fameuse marche initiée juste avant l'enterrement d'un étudiant mort dans les mêmes conditions en 2004. La levée de ce barrage durant les vacances universitaires a laissé libre cours aux automobilistes peu soucieux des vies humaines. L'Unja (Union nationale de la jeunesse algérienne) s'est insurgée dans une déclaration rendue publique hier. S'exprimant au nom des étudiants représentant les différentes résidences universitaires de Béjaïa, le bureau régional de l'Unja fait part d'une réunion extraordinaire tenue juste après l'accident qui a touché deux étudiantes de Sidi Aïch. Tout en s'inclinant devant la mémoire des deux victimes, l'Unja de Béjaïa exige «le renforcement de la sécurité à l'entrée du campus, une meilleure coordination entre les secteurs pédagogiques et oeuvres universitaires pour assurer transport et restauration aux étudiants durant les examens de rattrapage, l'association de l'étudiant aux différentes décisions en liaison avec son avenir». L'Unja appelle enfin les différentes représentations des étudiants à plus de «sagesse et de responsabilité afin d'éviter les exploitations politiciennes qui ont pour but de déstabiliser l'université».