«C'est un grand homme d'Etat et un sage de la région, non seulement en ce qui concerne le Maghreb, dont il est un grand connaisseur, mais bien au-delà.» La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, qui a effectué, samedi une visite éclair à Alger, a rendu un vibrant hommage au président de la République. Elle a ainsi qualifié ses entretiens avec Abdelaziz Bouteflika d'«occasion formidable», et a pu, a-t-elle ajouté, «profiter de la sagesse du Président Bouteflika, qui est un grand homme d'Etat et un sage de la région, non seulement en ce qui concerne le Maghreb, dont il est un grand connaisseur, mais bien au-delà». Dans une déclaration faite à l'APS à l'issue de son entretien avec le premier magistrat du pays, la chef de la diplomatie américaine a indiqué que «le processus de paix au Moyen-Orient engagé à Annapolis et les efforts déployés pour amener la paix dans la région, ont été aussi passés en revue». Mme Rice qui s'est rendue successivement en Libye, en Tunisie et en Algérie a achevé, hier, au Maroc, sa tournée dans les pays du Maghreb. Pour ce qui est de la question du terrorisme, elle a mis l'accent sur la «très solide coopération dans la lutte contre (ce fléau) entre les deux pays», et a exprimé, à cette occasion, au Président Bouteflika toute sa «tristesse par rapport aux pertes de vies innocentes en Algérie à cause des attentats terroristes». Dans ce contexte, l'Algérie a été ensanglantée, en août dernier, par une série d'attentats kamikazes, dont la majorité des victimes étaient civiles, rappelle-t-on. L'attentat le plus meurtrier reste celui commis le 19 août, aux Issers, dans la wilaya de Boumerdès, et qui a fait 43 morts et 45 blessés. D'autres attentats suicides, de moindre intensité, ont été également perpétrés dans d'autres régions du pays. Mais que prévoient les deux pays pour contrecarrer les attaques terroristes? Se sont-ils entendus sur une quelconque stratégie à même d'éradiquer ce phénomène? Ces questions n'ont pas eu de réponse, puisque la conférence de presse que devait animer la secrétaire d'Etat américaine a été annulée. Ce qui a laissé les observateurs quelque peu perplexes. Revenant sur les relations bilatérales entre l'Algérie et les USA, la secrétaire d'Etat américaine a indiqué, au sortir de son audience avec le Président Bouteflika, que les deux pays sont liés par de «très fortes relations d'amitié» et a souhaité «l'élargissement et la diversification des liens économiques bilatéraux». La chef de la diplomatie américaine a affirmé qu'elle a évoqué avec le chef de l'Etat les «liens économiques» entre les deux pays et les «excellents accords économiques et scientifiques». Il faut dire, dans cette optique, que les liens commerciaux entre les Etats-Unis et l'Algérie ont progressé, atteignant les 20 milliards de dollars par an. Quoi que l'on dise, et quels que soient les chiffres avancés, les échanges commerciaux entre l'Algérie et les Etats-Unis demeurent en deçà du volume qu'Alger escomptait atteindre. Notons dans cette optique que les liens économiques algéro-américains sont quasiment limités aux hydrocarbures. L'Algérie est en effet le deuxième exportateur de pétrole vers les Etats-Unis après l'Arabie Saoudite.