En optant pour un diplomate américain, le secrétaire général de l'ONU conforte les déclarations de la secrétaire d'Etat américaine. En tournée au Maghreb en ce début de semaine, Condoleezza Rice, secrétaire d'Etat américaine, avait souligné, lors de son escale marocaine, qu'«il était temps que ce conflit soit résolu». Elle venait en la circonstance de s'exprimer à l'occasion d'une conférence de presse qu'elle a animée conjointement avec son homologue marocain, Taïeb Fassi-Fihri. Mme Rice avait, la veille de son départ pour Rabat, rencontré le président de la République algérienne. La question du Sahara occidental a inévitablement été abordée. La position algérienne étant connue à ce sujet, la secrétaire d'Etat américaine, sans dévoiler la teneur des entretiens qu'elle a eus avec Abdelaziz Bouteflika, semble, d'après ses déclarations, lui avoir accordé un grand intérêt. Elle pourrait même peser lourd lors des futures négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Condoleezza Rice a souligné «la sagesse du Président Bouteflika, qui est un grand homme d'Etat et un sage de la région, non seulement en ce qui concerne le Maghreb, dont il est un grand connaisseur, mais bien au-delà». Bouteflika a-t-il fait fléchir les Etats-Unis sur la question du Sahara occidental? Alliés traditionnels du trône alaouite, les Américains ont, semble-t-il, mis un peu plus d'eau dans leur vin. Le plan d'autonomie marocain n'a plus la cote. Les Etats-Unis, soucieux de leur crédibilité dans le monde, seraient devenus plus raisonnables. Incarnant la légalité internationale, ils seraient disposés à aider pour la mettre en pratique au Sahara occidental. «Nous n'avons pas besoin de repartir à zéro. Ce que nous recherchons, c'est une solution mutuellement acceptable», a précisé la secrétaire d'Etat américaine lors de son passage à Rabat dimanche dernier. Les Etats-Unis d'Amérique sont dorénavant disposés à soutenir les négociations de paix entre les Sahraouis et les représentants marocains. Le représentant personnel de Ban Ki-moon aura sans aucun doute à coeur de faire oublier son prédécesseur, le très contesté, Peter Van Walsun. Il est chargé à cet effet de faire appliquer les résolutions 1754 et 1783 votées par le Conseil de sécurité. L'administration américaine avec ce revirement à 180° dans le conflit sahraoui, vient à point nommé pour rendre la tâche plus aisée à l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies dans la région, Pour première fois et depuis plus de trente ans que ce problème perdure, une lueur d'espoir certaine se profile. La solution pacifique négociée, juste et durable, qui respecte le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers l'organisation d'un référendum, est en marche. Les Etats-Unis, une locomotive de poids est en train de le tracter.