Côté algérien, on retrouvera le Voyage à Alger d'Abdelkrim Bahloul en compétition et Yasmina Khadra parmi le jury... Le Voyage à Alger le nouveau film de l'auteur de Thé à la menthe et Le Soleil assassiné, Abdelkrim Bahloul, sera présent aux JCC 2008, c'est ce que nous a appris son producteur Bachir Derraïs. Ce long métrage raconte les péripéties et le combat d'une mère afin de garder sa maison, offerte par un ancien pied-noir...Elle prend ses enfants et descend à Alger pour se plaindre au président de la République de l'époque car une personne veut la lui enlever. C'est tiré d'une histoire vraie, celle du réalisateur, quand il était enfant. Aussi, après le Festival international de Carthage et son lot de soirées musicales et artistiques qui s'est déroulé du 11 juillet au 31 août, le cinéma aura prochainement droit de cité avec la nouvelle session des Journées cinématographiques de Carthage, organisées par le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine. La vingt-deuxième édition de cet événement incontournable en Tunisie se déroulera du 25 octobre au 1er novembre. Un hommage appuyé sera rendu à Youssef Chahine, mais aussi à Ahmed Attia, producteur-réalisateur et ancien président des JCC (de 1992 à 1994) et Sembene Ousmane ainsi qu'à Elyès Zrelli, l'un des meilleurs premiers assistants réalisateurs tunisiens et auteur du court-métrage Coming Soon. La directrice des JCC, Mme Dora Bouchoucha, a dévoilé récemment sur Réalités one line, un hebdomadaire indépendant, les objectifs et les grandes lignes tracées pour cette manifestation cette année. Partant du renforcement de sa vocation, à savoir la promotion des films arabes et africains et l'encouragement de nouveaux talents, la compétition, nous apprend-on, ne concernera que les films arabes et africains. La section internationale projettera une sélection de films récents et de qualité indique Mme Bouchoucha, «Notre objectif est que le public tunisien puisse voir tout ce qu'il y a de meilleur dans le monde cinématographique actuellement. Nous espérons renforcer l'image des JCC qui arrivent à leur vingt-deuxième édition et qui sont, rappelons-le, le plus vieux festival de cinéma du continent.» La chargée du marché du film de 1992 et 1994 et récemment responsable de la sélection des films arabes et africains pour la Mostra de Venise, se félicite d'avoir pu visionner ce qu'il y avait de plus récent dans le domaine. «Nous voulons que les JCC soient une vitrine de qualité pour la production africaine et arabe récente». Et de déclarer: «Nous avons également prévu des rencontres entre professionnels. Nous prévoyons un entretien entre deux grands réalisateurs du Sud et du Nord où chacun exposera son regard sur la réalité qui l'entoure, qu'elle soit culturelle, sociale, politique ou économique.» Au programme aussi de cette vingt-deuxième édition des JCC, l'atelier de projets qui «demeure également un élément phare» des JCC. Mme Dora fait savoir qu'une dizaine de projets sont en lice pour cinq bourses de développement de 10.000 euros chacune. Elles sont offertes par des organismes comme le CNC français (Centre national de la cinématographie), l'OIF (Organisation internationale de la francophonie), TV5 /Arte, l'IFC et d'autres. «Nous avons aussi l'intention d‘organiser un "producers' network" c'est-à-dire de mettre en contact des porteurs de projets de scénario avec des producteurs européens susceptibles de les co-produire.» L'autre vocation du festival est d'encourager les jeunes talents arabes et africains. Comme à chaque édition, les jeunes cinéastes tunisiens auront l'occasion de projeter leurs films et se confronter ainsi au regard des autres jeunes cinéastes du monde arabe. Les deux grandes problématiques du cinéma du Sud, selon elle, à savoir la qualité du scénario et la distribution à auxquelles il est impératif de réfléchir, feront l'objet de tables tondes. Selon le règlement, seuls deux films par pays peuvent entrer en compétition, précise t-elle.