Son caractère de cité antique et balnéaire devrait en faire un lieu d'animation prisé. Comme toutes les communes de la wilaya de Tizi Ouzou, Tigzirt passe des soirées ramadhanesques des plus moroses. Cependant, et à l'inverse des localités situées sur les hauteurs, cette dernière ne devrait pas tomber dans la platitude du néant: c'est incontestablement une ville côtière. Son caractère de cité antique et balnéaire devait en faire un lieu d'animation quasi permanente. Mais hélas, Tigzirt, dotée de plusieurs plages et de complexes touristiques, est tombée dans la morosité des journées et des soirées. Hormis les cafés qui pullulent, aucune autre animation artistique ou culturelle ne vient troubler le diktat du silence. Certes, il est logique, mois de jeûne oblige, que durant la journée, les estivants tournent le dos aux plages, mais cela ne devrait pas être de même les soirées. Sur le littoral algérien, beaucoup de plages renouent avec l'ambiance, après la rupture du jeûne. Cette année, les commerces ayant élu place en bordure des plages, n'ont pas tardé à plier bagages. Leurs plans ont été chamboulés. D'abord, la saison estivale a été lancée avec un mois de retard. Et l'arrivée du Ramadhan en cette période, n'est pas faite pour arranger leurs affaires. En fait, la saison estivale n'aura duré qu'un mois. Cependant, il n'est pas exclu d'organiser des animations durant les soirées, histoire de rentabiliser l'investissement. Selon certains commerçants rencontrés, la gestion de la saison estivale devait prendre en compte ce mois et préparer des animations nocturnes pour leur permettre de continuer à rentabiliser leurs commerces. «Il y a quelques années, notre ville était animée la nuit plus que le jour», se souvient Mohamed, jeune gargotier. Aujourd'hui, à la rupture du jeûne, les jeunes qui se terraient pendant les journées, se ruent vers les cafés maures pour des parties de dominos et de lotos. La salle de cinéma n'attire plus grand nombre, comme d'ailleurs le centre culturel et la maison de jeunes qui attendent vainement un programme pour égayer les soirées. Les nombreux grands hôtels, qui devaient faire les beaux jours du tourisme balnéaire de la région, ne participent pas à l'animation. Les différents sites archéologiques qui peuvent attirer des visiteurs ne sont pas exploités à cette fin. «Comment voulez-vous que les gens s'y aventurent la nuit sans éclairage public», se demande un homme assis à quelques mètres de l'entrée du site romain. Peut-être que les choses changeront à l'avenir. Les habitants de la région attendent avec impatience la fin des travaux au niveau du port et de la plage Tassalast. En effet, l'ancienne petite plage a laissé place à une aire de loisir avec un grand espace vert. Dans la journée, un grand nombre de familles s'y rendent accompagnées d'enfants. Du côté de Tassalast, les travaux de la corniche avancent, laissant apparaître un paysage et un lieu idyllique pour les familles de la région et les touristes en général. Mais en attendant, la morosité règne sur l'antique Omnium.