Les deux grandes perdantes des JO ont terminé la saison sur une note positive. La vengeance est un plat qui se mange froid, surtout à Stuttgart lors d'une frisquette seconde journée de la finale mondiale d'athlétisme marquée dimanche par les victoires de deux grandes déçues des Jeux olympiques, Sanya Richards et Blanka Vlasic. Leurs succès respectifs sur 400 m (50.41) et à la hauteur (2,01 m) ne suffiront sans doute pas à consoler l'Américaine et la Croate, mais elles leur mettent un peu de baume au coeur après leur cauchemar pékinois. Richards, victorieuse de la Golden League en 2006 et 2007 et encore invaincue en début de saison, s'était crispée en finale des Jeux et avait laissé la victoire à la Britannique Christine Ohuruogu, qui avait déjà profité de sa non-qualification l'année précédente pour remporter le titre mondial. A Stuttgart, l'Américaine, pas rassasiée par son succès sur 200 m samedi (22.50), a mis un point d'honneur à prendre sa revanche sur sa rivale sur le tour de piste. «Gagner le 400 m, était plus important que de remporter le 200 m», a déclaré Richards. Vlasic, elle, préfère minimiser son échec aux Jeux, où la Belge Tia Hellebaut avait mis un terme à sa série de 34 victoires entamée en 2006. «J'ai seulement perdu d'un essai», dit-elle. Comme à Bruxelles, sa seule autre défaite de la saison. Pour deux fois rien, la championne du monde a laissé filer un titre olympique et sa part du jackpot de la Golden League (500.000 dollars). «Personne n'est imbattable, philosophe-t-elle. Ce ne serait pas intéressant si je l'étais.» Pamela Jelimo ne se pose pas ce genre de question sur 800 m. Inconnue en début de saison, la Kényane de 18 ans est restée invaincue pour sa 11e course de l'année (séries non comprises). La 3e performeuse de l'histoire (1:54.01) a couru un peu moins vite mais son chrono (1:56.23) reste impressionnant compte tenu des conditions et elle a encore terminé avec plus de deux secondes d'avance sur la championne du monde 2007, Janeth Jepkosgei (1:58.41). La performance de Shelly-Ann Fraser est également exceptionnelle par un froid à ne pas mettre un Jamaïcain dehors. La championne olympique du 100 m s'est imposée en 10 sec 94, avec un vent tout juste favorable (0,3 m/s). Sa compatriote Kerron Stewart, 2e comme à Pékin, n'a pas pu rivaliser pour la victoire (11.06). Au triple saut, la revanche annoncée entre la championne olympique Françoise Mbango et sa dauphine des Jeux Tatyana Lebedeva, a tourné court. La Camerounaise a terminé 4e (14,50 m) et la Russe 2e (14,63 m) d'un concours remporté par sa compatriote Anna Pyatykh (14,78 m). Dans cette journée dominée par les femmes, les hommes ont été plutôt discrets. Les Kényans ont cependant offert un beau spectacle sur 1500 m, avec la victoire sur le fil de Haron Keitany (3:37.92) devant le vice-champion olympique Asbel Kiprop (3:37.93).