Ce rendez-vous est perçu comme un prélude à une autre course pour la prise du pouvoir à la future mouhafadha d'Akbou. Quinze kasmas représentant la base militante des communes de la vallée de la Soummam se sont retrouvées dans la soirée de jeudi à vendredi au niveau de la crèche communale d'Akbou, deuxième ville de la wilaya de Béjaïa. Venus des communes de la vallée de la Soummam, les militants et élus ayant pris part à cette rencontre, ont eu à débattre de la situation interne de leur parti et de celle du développement de leurs communes respectives. Selon une source y participant, la situation de la mouhafadha de Béjaïa a été soulevée de manière récurrente par les intervenants qui rejettent la léthargie qui la caractérise depuis quelques années. La coordination, qui prend en charge, depuis la veille des élections locales, les affaires de la wilaya de Béjaïa, n'arrive toujours pas à décoller donnant au parti l'image d'un malade qui ne trouve pas de remède. Entre les partisans de la coordinatrice et ceux de la commission exécutive élus en novembre 2005, le courant n'est jamais passé. La guéguerre surgit à chaque tentative de restructuration. La dernière en date remonte à la veille du Ramadhan, lorsque la première responsable de la coordination a tenté de réunir les représentants de kasmas pour leur remettre les cartes d'adhésion. La réaction des opposants fut immédiate. Des présidents de kasmas ont été convaincus de ne pas y prendre part. Résultat: quelques kasmas seulement ont pris part à ce rendez-vous alors que d'autres se sont déplacées le lendemain presque en catimini pour recevoir les cartes d'adhésion. Ce jeu de cache-cache, qui règne en maître dans le parti de Belkhdaem à Béjaïa, n'a pas été du goût des participants à la rencontre d'Akbou. Ces derniers, majoritairement acquis à la dissidence, ont tout bonnement demandé à leurs députés d'interpeller le secrétaire général du parti pour intervenir et mettre de l'ordre dans la maison FLN à Béjaïa. Mettant en valeur une pétition dans laquelle ils demandent la réhabilitation de la commission des 11 élus en novembre 2005, le forcing n'a d'autre sens que celui du départ de l'actuelle coordinatrice de la mouhafadha, d'ailleurs absente au rendez-vous d'Akbou, au même titre que d'autres personnalités influentes du FLN à Béjaïa. Mais «que vaut une pétition signée par des représentants de kasmas dont les mandats ne sont pas renouvelés», s'est interrogée hier une source participante. Le forcing de l'équipe traditionnellement opposée à la coordination actuelle était de vigueur à Akbou, une commune qui a refusé, cependant, de jouer le jeu car préoccupée par son avenir politique. Akbou, ville pressentie pour devenir une prochaine capitale de wilaya dans le cadre du nouveau découpage administratif en projet, prépare déjà sa mouhafadha. La réunion d'avant-hier soir est perçue par certains observateurs comme un prélude à une autre course pour la prise du pouvoir à la future mouhafadha d'Akbou. Au FLN, on anticipe sur les événements pour mieux les gérer, estime la même source, alors qu'une autre préfère «la charrue avant les boeufs».