Selon ce sondage, l'islamophobie serait en hausse dans le Vieux Continent. L'islamophobie a progressé dans plusieurs grands pays européens au cours des dernières années, révèle une étude du Pew Research Center, une organisation non lucrative qui produit ou reprend des rapports et études sur différents phénomènes. Depuis 2001, son propos est de sonder l'opinion sur une large variété de sujets. Dans sa version 2008, il vient de livrer les résultats d'un sondage qui a concerné 24 pays et qui reproduit les tendances du sentiment raciste en Europe. Il montre qu'un nombre croissant d'Européens ont une vision négative des musulmans et plaide en faveur d'une exacerbation de l'antisémitisme en général. Ce sondage, corollaire d'une étude qui «vise à fournir des informations sur les problèmes, les attitudes et les tendances qui façonnent l'Amérique et le monde», coïncide presque avec l'anniversaire du 11 septembre 2001. Une date fatidique qui a permis la libération de la parole et le développement d'actes racistes contre les musulmans. Comme elle a nourri la hantise du fondamentalisme musulman, au point d'assimiler tout musulman à un terroriste potentiel. L'équation musulman=intégrisme=terroriste, violence entretenue, étant un dangereux raccourci qui a participé à structurer l'islamophobie, cette forme nouvelle du racisme qui prolonge le racisme anti-arabe, inquiétante réalité aux dégâts incalculables et, notamment en France et en Europe. L'actuel sondage qui confirme ainsi que, concernant les musulmans, 52% des Espagnols, 50% des Allemands, 46% des Polonais et 38% des Français disent avoir une mauvaise opinion d'eux. Etayant que les sentiments antimusulmans sont plus récents et sont alimentés par des phénomènes très souvent réels: terrorisme international au nom de l'Islam, et surcriminalité délinquante dans les pays à forte immigration issue du Maghreb et des régions transsahariennes. Ajoutant qu'il arrive même que ces deux phénomènes se rejoignent, les «compétences» délinquantes étant mises au service du djihad. Le sondage du Pew Research Center précise que le terme impropre et fabriqué d'islamophobie - la phobie de l'Islam - trouve ses racines dans les actes de barbarie commis en son nom et non démentis par des musulmans plus modérés et qui restent très discrets. Selon le même sondage, l'antisémitisme au même titre que l'islamophobie a progressé dans plusieurs grands pays européens au cours de ces dernières années. Ainsi, l'on apprend que 46% des Espagnols, 36% des Polonais et 34% des Russes, de même que 25% des Allemands et 20% des Français ont une mauvaise opinion des juifs. En Europe, rappelle le Pew Research Centre, le fait que les personnes ayant des sentiments antijuifs et antimusulmans soient moins éduqués, ne prouve rien en soi. Rappelant que le nazisme et le fascisme recrutaient également parmi les plus éduqués de la population. Et d'ajouter que le rejet de l'autre provient d'un instinct animal en nous et qu'il faut vaincre avec les hautes valeurs humanitaires. En outre, le sondage constate que les personnes âgées de 50 ans et plus, expriment davantage de visions négatives des juifs et des musulmans que les moins de 50 ans. L'étude finit par conclure, qu'en Europe et en Occident, en général, les sentiments antimusulmans ne sont pas récents, ni d'ailleurs, ceux à l'égard des juifs. A l'égard des musulmans, cela remonte à la conquête des terres du Moyen-Orient par les musulmans (arabes et non arabes - aâdjam) alors qu'il y avait une forte présence chrétienne. Les guerres liées aux Croisades, pendant presque deux siècles, ont amplifié, en conséquence, cette peur et cette haine à l'égard de ce qu'on appelait «les Mahométans», est-il expliqué.