Des peines de 15 ans de prison ferme ont été prononcées avant-hier près la cour de Béjaïa à l'encontre de six individus poursuivis pour détention, trafic et commercialisation de stupéfiants. Les six personnes sont impliquées dans cette affaire qui avait, à l'époque, défrayé la chronique locale à Béjaïa de par, d'abord, la quantité de drogue saisie, ensuite les personnes inculpés. Sur les six individus figurent, en effet, une personne âgée et hadj de son état, très respectée, jusque-là, par la société et dénuée de tous soupçons. La cour n'a fait que confirmer le verdict du procès en première instance. Les faits remontent à février 2008, lorsque la police file un véhicule de marque Peugeot 505. A son bord, deux individus qui faisaient montre de signes d'agitation à la vue de la police. Une fouille minutieuse était alors entreprise pour découvrir près de 931,80 kg de kif traité. Placés sous mandat de dépôt, les deux individus donneront, par la suite, les noms des quatre autres personnes impliquées. B.M., propriétaire d'un garage de réparation de véhicules à Béjaïa, a nié être le propriétaire de la drogue découverte par la police dans son véhicule. La drogue aurait, selon lui, était découverte lors d'une promenade avec K.I. dans un sac flottant sur l'eau de la plage du Cap Carbon. F.M., M.Y., ont été chargés de trouver la clientèle pour liquider la marchandise comme convenu. F.M. prend rapidement contact en la personne de H. qui, accompagnée de N. achète un kilo de drogue pour 35.000 DA. Y.S acceptera également la tâche de dealer avant que l'affaire ne tourne au vinaigre. A noter que le procureur de la République avait requis 20 ans de prison ferme. La culture et la commercialisation de cannabis à Béjaïa prennent de plus en plus de l'ampleur. Les multiples découvertes de champs de cannabis, leur étendue et les quantités importantes saisies laissent penser que la région de Béjaïa, en particulier, et l'Algérie, en général, passe du statut de pays consommateur à celui de producteur de drogue. Cette évolution n'est pas sans susciter de nombreuses interrogations, aussi bien au niveau des services concernés qu'au sein de l'opinion locale. La justice ne se montre pas douce et prononce des peines sans appel.