Les incessantes réformes apportées au secteur de l'éducation nationale ont engendré une crise d'encadrement pédagogique ainsi que le sureffectif. Poursuivant son mouvement de protestation pour l'amélioration de la situation aussi bien de l'enseignant que de l'élève, le Conseil des lycées algériens (CLA) appelle le ministère de l'Education nationale à déclencher un plan Orsec. S'exprimant, hier, au cours d'une conférence de presse animée à Alger, le porte-parole du CLA, Mohamed Boukhatta, a souligné que les incessantes réformes apportées au secteur de l'éducation nationale ont engendré une crise d'encadrement pédagogique et de sureffectif. Ainsi, deux promotions, en l'occurrence, la 5e et la 6e année, sont passées simultanément à l'enseignement moyen. «Nous sommes devenus spécialistes dans la création des crises alors qu'on aurait pu éviter cela par le biais de dialogue», a déclaré, d'emblée, le porte-parole du CLA. Ce dernier propose un plan Orsec pour sauver ce secteur. Autrement dit, deux groupes composés d'enseignants et d'élèves: un groupe travaille le matin et un autre l'après-midi. Prenant part au débat, le chargé de la formation et de la communication, M.Idir Achour a indiqué que la rentrée scolaire s'est caractérisée par deux crises: une pédagogique et une autre sociale. Au plan pédagogique, «on se trouve avec des classes encore plus surchargées que les années précédentes.» Dans ce sillage, le coordinateur du CLA,. Djamel Louani a signalé que «nous avons un déficit de 700 CEM» Reprenant la parole, M.Achour a précisé qu'au plan social, «on se retrouve toujours dans l'impasse quant au statut du travailleur de l'éducation nationale. Le statut n'a rien apporté aux concernés, il n'apporte aucune modification.» A ses yeux «la tentative d'apaisement créée par l'annonce de l'adoption par le Conseil du gouvernement du projet du statut particulier, n'a pas eu l'effet escompté, car celui-ci est élaboré loin des propositions et préoccupations des travailleurs de l'éducation.» Sur un autre registre, l'intervenant a affirmé que le secteur a besoin de plus de 106.000 enseignants, «contrairement à ce qu'a rapporté le ministre en charge du secteur et qui a déclaré, à ce sujet avoir ouvert 26.000 postes budgétaires.» Au chapitre des enseignants du technique, «ils sont au nombre de 4000 qui ont été mutés abusivement», a indiqué M.Boukhatta. Plus grave, «ils exercent leur travail sans matériel» Et d'enchaîner: «Cette rentrée a consacré le démantèlement de l'enseignement technique. Des enseignants compétents se voient faire les bouche-trous allant jusqu'à cumuler des heures de travail dans trois lycées différents.» Il a indiqué, par ailleurs, que «250 recours ont été enregistrés par les parents d'élèves affiliés au technique.» Et de conclure: «On en a marre du bricolage, cessons de prendre nos enfants et enseignants pour des cobayes!»