Au moins 12 personnes ont été tuées et plus de 50 autres blessées, dont un député, dans un attentat suicide dans le centre du Pakistan contre la résidence de ce parlementaire, a indiqué hier la police. Cette nouvelle attaque n'a pas été revendiquée, mais elle s'ajoute à une liste impressionnante d'attentats suicide perpétrés au Pakistan par des islamistes proches des taliban et d'Al-Qaîda, qui ont fait près de 1300 morts en un peu plus d'un an. Cette fois, le kamikaze a fendu la foule rassemblée devant la maison du député Rashid Akbar Nowani, membre du parti de l'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, dans la ville de Bhakkar de la province du Pendjab, puis a fait sauter les explosifs qu'il portait sur le corps. «C'était un attentat suicide. La tête du kamikaze a été retrouvée. Au moins 12 personnes ont été tuées» et 53 autres ont été blessées, a précisé un officier de police. Le député Nowani a été hospitalisé en compagnie de la cinquantaine d'autres blessés, parmi lesquels certains sont dans un état grave, a déploré un médecin de l'hôpital «M.Nowani est blessé aux jambes, mais il semble hors de danger», a précisé le médecin, parlant d'une «situation de crise» dans son dispensaire. «Il n'est pas dans un état grave. Il va bien», a assuré le frère de l'homme politique visé. Il s'agit du troisième attentat en cinq jours contre des politiciens. Jeudi dernier, quatre personnes avaient été tuées dans le nord-ouest du Pakistan lorsqu'un kamikaze s'était fait exploser en tentant d'entrer dans une maison du chef d'un parti de la coalition gouvernementale, lequel n'avait pas été blessé. Cet attentat suicide avait eu lieu dans la ville de Charsadda, dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), devant une résidence de Asfandyar Wali Khan, président de la commission des Affaires étrangères du Parlement pakistanais et chef du Parti National Awami (ANP). Cette province touche les zones tribales frontalières avec l'Afghanistan où l'armée pakistanaise affronte des combattants islamistes proches des talibans et d'Al-Qaïda. Cette région s'est imposée comme le «nouveau front de la guerre contre le terrorisme», où les Etats-Unis sont convaincus que les taliban afghans et Al-Qaîda ont reconstitué leurs forces avec l'appui de taliban pakistanais. Plusieurs frappes de missiles attribuées aux forces américaines se multiplient d'ailleurs dans ces zones tribales pakistanaises.