83,2% des nouveaux bacheliers ont préféré le système LMD. L'Université de Béjaïa semble avoir joué un rôle pionnier dans l'instauration et la promotion du système licence-master-doctorat au sein de la communauté universitaire. En tout cas, son recteur, M.Djoudi Merabet, semble en faire presque une affaire personnelle. La réussite de ce projet qui bénéficie d'une attention particulière de la part du gouvernement, est l'une de ses priorités, son cheval de bataille. Il a tenu hier une conférence de presse au siège du rectorat, à l'Université de Targa Ouzemmour, au cours de laquelle il a livré quelques chiffres qui donnent une idée sur l'adhésion des étudiants à ce nouveau système. De 27% lors de son lancement en 2004, il est passé à 51% en 2005 puis 57% en 2006 et 71% en 2007. «Ce sont les étudiants de Béjaïa qui sont les précurseurs du système LMD», déclare, avec une certaine fierté, M.Djoudi Merabet. Il y a eu tout de même, lors de la rentrée actuelle, quelques petits grains de sable qui ne semblent pas avoir altéré la mécanique qui s'est mise en route. «800 recours ont été enregistrés, ils ont été jugés irrecevables. Les critères d'accès à telle ou telle filière sont clairs. Pour que le recours soit fondé, il faut qu'il y ait erreur sur le choix de la filière ou bien une erreur au moment de la saisie», a répondu, le recteur de l'Université de Béjaïa, à une question d'un journaliste. «Il ne faut pas déroger aux conditions pédagogiques», a ajouté, en substance, M.Merabet. En ce qui concerne l'hébergement qui est l'une des préoccupations principales des étudiants, le recteur de l'Université de Béjaïa a assuré que les 6 400 décisions d'affectation seront honorées. «Cela veut dire que théoriquement et vu l'état des lieux des infrastructures, que tous les étudiants de l'Université de Béjaïa seront hébergés.» Quant à l'autre grand projet qui consiste en la construction d'un centre hospitalo-universitaire, «l'Université tiendra ses promesses», a indiqué le conférencier. Les étudiants en médecine ont passé cet été dans les hôpitaux. «Une promotion unique en Algérie qui a effectué ce type de savoir», a tenu à préciser M.Djoudi Merabet. Et pourquoi le choix de Lotta à Souk El Tenine pour la construction d'un CHU? «Il existe une autoroute qui permet une circulation à grande vitesse, une ancienne piste d'aérodrome, c'est un lieu stratégique qui a fait basculer la décision en faveur de ce site», a expliqué le recteur de l'Université de Béjaïa. «Le CHU aura une vocation régionale et un rayonnement national et international de par sa situation géographique. C'est un projet structurant qui demande beaucoup d'attention», a fait remarquer le professeur Merabet. Il a mis aussi en exergue les projets de coopération et d'échanges internationaux entre l'Université de Béjaïa et les universités étrangères, en particulier celui dénommé Averroès. «Il s'agit de construire la mobilité entre les universités, favoriser le brassage et les échanges culturels», a confié le conférencier. Si le recteur de l'université de Béjaïa porte un oeil attentif à la répartition inégale des étudiants à travers la wilaya, il ne perd pas de vue non plus les 2887 inscrits hors de la capitale des Hammadites. Les enseignants n'ont pas été oubliés. «Les 200 logements d'El Kseur ont nécessité une enveloppe de 10,55 milliards de centimes. Ils seront affectés aux enseignants dans le courant du mois d'octobre», a annoncé M.Merabet. 70 autres logements verront le jour du côté de l'hôtel Chréa. Dans le cadre de leur mission, les enseignants seront dotés de bureaux individuels, 200 bureaux entièrement équipés pour Targua Ouzemmour et 180 autres pour Aboudaou. «Nous voulons asseoir notre renommée internationale grâce à nos enseignants!», a conclu le recteur de l'Université de Béjaïa. Un tel hommage à une corporation qui a longtemps été laissée-pour-compte.