Les protestataires exigent la reprise des travaux de revêtement de la route et s'interrogent sur le devenir du budget alloué à ce projet. Hier, les fonctionnaires de la daïra de Makouda n'ont pas pu rejoindre leurs bureaux. L'entrée principale de l'édifice a été cadenassée par les citoyens du village Tazibt situé à quelque cinq kilomètres du chef-lieu de daïra. Décidés à se faire entendre, cette fois-ci, par la manière forte, ils étaient venus tôt dans la matinée pour avertir les citoyens et les fonctionnaires de leur action. La cause, selon les présents, réside dans le mépris affiché par les responsables à leur égard. Cette colère est née après que le projet de revêtement de leur route soit renvoyé aux calendes grecques. Quelque temps, en effet, après le lancement des travaux de sablage précédant le bitumage, l'entreprise en charge des travaux a déserté les lieux, abandonnant tout derrière elle. Le chantier en question visant le désenclavement de ce village, a débuté vers la fin du mois de mai. Les opérations de sablage annonçaient en fanfare la fin d'un calvaire qui dure depuis l'Indépendance. Les citoyens ont accueilli ce projet avec beaucoup de joie et d'engouement. Le sable étant compacté par les engins de l'entreprise en charge du projet, il ne restait donc que l'arrivée du bitume. Mais, après quelques semaines d'arrêt de travaux, l'attente devenait de plus en plus intrigante. Les villageois de Tazibt ne comprenaient pas les raisons de ce retard dans la reprise des travaux. De leur côté, les élus locaux et les services de la daïra de Makouda n'ont pas daigné prendre la peine d'expliquer les raisons de cet abandon. Les questionnements des villageois sont restés posés et, en guise de réponse, le silence des responsables locaux. Deux mois sont passés et la colère n'a fait que monter. Le refus des autorités à répondre aux interrogations des citoyens exacerbera ce mécontentement. Hier, les citoyens ont réagi face aux réponses incessantes du berger à la bergère. Cette ultime action visait, selon les protestataires, à pousser les responsables à écouter leurs doléances. Tout d'abord, ils demandent la reprise des travaux. Puis, une explication sur le devenir d'un budget. En effet, le silence sur cet arrêt de travail appelle beaucoup d'interrogations légitimes. Les villageois sont décidés à aller jusqu'au bout de leur revendication. Les présents s'accordaient sur le fait indéniable que seules ces actions fortes provoquent la réaction des responsables. Par ailleurs, il faut rappeler que les actions de ce genre ne sont pas rares dans la wilaya et les fermetures des sièges des mairies et des daïras sont fréquentes. En fait, il n'est plus d'actualité de s'interroger sur les raisons qui poussent les citoyens à agir violemment pour trouver une issue à leurs problèmes. Il semble plutôt plus pertinent de se demander s'il s'agit d'une volonté délibérée de ces responsables de provoquer les citoyens ou bien, de leur incapacité à gérer les affaires de la cité. La fermeture du siège de la daïra de Makouda n'est ni la première ni la dernière.