La politique étrangère américaine de ces dernières années n'a pas contribué à apaiser les situations conflictuelles. C'est l'une des bases fondamentales de la diplomatie américaine: quels que soient les résultats de l'élection présidentielle, la politique étrangère des USA ne change pas d'un iota. Cela est un principe sur lequel repose la diplomatie américaine quel que soit le titulaire du fauteuil présidentiel. Lors de la vidéoconférence organisée hier à l'ambassade américaine à Alger, il a été naturellement question de l'événement que constitue la prochaine élection présidentielle américaine. «Ce qui intéresse le plus les citoyens américains, ce sont les questions économiques. C'est ce critère qui détermine le plus l'élection présidentielle américaine», a indiqué, d'emblée, hier, Arun Kapil, professeur au Centre parisien d'études critiques. Intervenant lors d'une vidéoconférence, à partir de l'ambassade US à Paris, autour de l'élection présidentielle américaine prévue pour le 4 novembre prochain, le professeur Kapil a estimé que «les relations entre les USA et des pays comme l'Algérie ne changeront pratiquement pas, sinon dans le sens positif». D'autant que les deux pays sont liés par deux principes d'ordre économique et sécuritaire. Il est indubitable que, depuis l'unité du pays de l'Oncle Sam, le changement à la tête des USA n'implique en aucun cas la révision de sa politique étrangère. Seulement, l'image qu'a ce pays vis-à-vis des autres nations de la planète pourra changer, dans le bon ou mauvais sens. Cette situation a été vécue par les USA après l'élection de George W.Bush. La guerre sans merci livrée contre certains pays, l'invasion de l'Irak, a terni l'image des Etats-Unis. Les USA qui représentent, bon gré mal gré, la démocratie et la justice, ont beaucoup perdu de leur image de marque. Le pays pourra-t-il redorer son blason après l'élection, d'un nouveau président, démocrate en particulier? Certes, le candidat démocrate, Barack Obama, dans ses discours, prône une politique étrangère plus souple et modérée, que son adversaire républicain John McCain. Néanmoins, il faudra «attendre les résultats de l'élection pour se prononcer sur la question», estime Arun Kapil. Ce dernier a indiqué, en outre, que «l'élection américaine se joue dans une dizaine d'Etats, puisque les autres sont acquis soit pour les démocrates ou les républicains». Le conférencier confirme ainsi que les résultats de l'élection présidentielle dans des Etats «incertains» comme l'Indiana ou la Pennsylvanie sont plus déterminants que jamais. «Si Obama est déclaré vainqueur en Pennsylvanie, qui est traditionnellement républicain, il sera certain alors que ce candidat emportera l'élection», explique le conférencier. D'autres critères, et pas des moindres, auront des répercussions incontestables sur ce rendez-vous électoral américain. C'est ainsi que M.Kapil cite le facteur ethnique, l'âge, le niveau d'instruction... Pour le facteur ethnique, «près de 95% des Afro-Américains et des Latinos (les nouveaux Américains) voteront pour Obama», estime le conférencier qui ajoute que «le cas est le même pour l'électorat féminin». L'électorat dont l'âge oscille entre 18 et 30 ans, «votera pour Obama, tandis que les vieux, eux, se prononceront en faveur de McCain. Aussi, plus on est instruit, plus on penche vers le camp démocrate» considère encore Arun Kapil. S'agissant maintenant de l'élément religieux, «plus on est conservateur et pratiquant plus on votera pour les républicains et le contraire est juste». Le professeur George Kazolias, qui a également participé à cette vidéoconférence, est, quant à lui, revenu sur l'apport des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'élection présidentielle américaine. Celui-ci, professeur de journalisme et non moins journaliste à Radio France internationale, a estimé que le support Internet «est un vecteur de mensonge qu'on ne peut pas contrôler» et qui «sert à répandre des rumeurs sur tel ou tel autre candidat, que la presse américaine fait des pieds et des mains pour confirmer ou infirmer». Il cite, en ce sens, l'exemple de l'information selon laquelle «Obama serait un Arabe et que McCain aurait voté 94 fois!». Cela est une campagne électorale made in America.