Le mentor de l'OM a gardé la cote auprès des supporteurs néerlandais. A Eindhoven, où l'Olympique de Marseille affronte le PSV ce soir en Ligue des champions, dirigeants, anciens joueurs et supporteurs n'ont pas oublié Eric Gerets, l'actuel entraîneur de l'OM qui a passé dix saisons jalonnées de succès au Philipsstadion. Dans les salons d'honneur de l'enceinte brabançonne, le portrait du Lion de Rekem trône entre celui de Bobby Robson et de Guus Hiddink, deux autres anciennes gloires du PSV. Un club forcément marqué par le double passage de Gerets. Joueur, le Belge a passé sept saisons à Eindhoven (de 1985 à 1992), raflant six titres nationaux et, surtout, la Ligue des champions en 1988 sous la baguette d'Hiddink. «Eric était mon relais sur le terrain. C'était un leader. Il avait déjà les réflexes d'un grand entraîneur», dira de lui l'actuel sélectionneur de la Russie. L'ancien joueur néerlandais Addick Koot, équipier de Gerets à cette époque avant de passer sept saisons à l'AS Cannes, se souvient «d'un homme droit et honnête». «Dans le vestiaire, Eric n'avait pas besoin de parler beaucoup pour imposer son autorité. Ses prestations sur le terrain parlaient pour lui», se rappelle Koot, aujourd'hui agent de joueurs et employé au PSV. «Gerets, c'est le meilleur arrière droit avec lequel j'ai joué. Sans doute, l'un des meilleurs joueurs de l'histoire à ce poste. En championnat des Pays-Bas, un seul joueur parvenait à le dribbler: l'ailier gauche de l'Ajax Bryan Roy. Sinon, il était infranchissable», se souvient Koot qui réside régulièrement à Cassis, non loin de Marseille.... Entraîneur, Gerets est resté trois saisons à Eindhoven de 1999 à 2002. Malgré deux titres de champions, l'histoire s'était mal terminée. Reprochant à certains dirigeants de l'époque un manque d'ambition, Gerets avait préféré prendre le chemin de la Bundesliga. «Il a laissé à Eindhoven l'image d'un homme fidèle à ses principes. Il inspire toujours autant le respect», assure Addick Koot «pas du tout surpris par sa réussite actuelle à Marseille, un club fait pour lui». Le mentor de l'OM a gardé la cote auprès des supporteurs néerlandais. Ger van Os, le président de l'association des fans du PSV, assure que le Belge recevra «une gigantesque ovation» ce soir. «C'est un fameux meneur d'hommes. Ici, quand on parle de Gerets, tout le monde se souvient du match de Coupe de l'UEFA (en mars 2001) face à Kaiserlautern. Alors que des supporteurs mécontents étaient en train d'envahir la pelouse, Gerets s'était dressé face à eux, les prenant ensuite par la peau du dos pour les ramener en tribune», se souvient Kris Camp, un supporter néerlandais. L'UEFA saluera cet acte de bravoure, au point d'alléger la sanction infligée au club brabançon. Quant aux dirigeants de Kaiserlautern, impressionné par le courage de l'homme, ils le recruteront l'année suivante. Huub Stevens, actuel entraîneur du PSV et ancien équipier de Gerets sous ce maillot (en 1985/86), se souvient, lui, de l'esprit de sacrifice de ce dernier. «Gerets était avant tout un joueur d'équipe, un guerrier qui se sacrifiait pour ses équipiers comme il défend aujourd'hui ses joueurs. Avec de telles valeurs, c'est logique qu'il fasse une belle carrière d'entraîneur», estime Stevens.