Des mesures ont été prises cette année afin d'accueillir le public dans les meilleures conditions lors du déroulement du Sila. Ahmed Boucenna, directeur général de l'Anep et président du comité d'organisation du Salon international du livre (Sila), a animé hier à la Safex, Pins maritimes, un point de presse lors duquel il dévoila le programme de cette 13e édition (27 octobre jusqu'au 5 novembre). Dédiée cette année au livre de jeunesse et de l'enfant et placée sous le thème «Raconte-moi un livre», cette nouvelle édition, a-t-on indiqué, drainera 400 exposants venus de 23 pays. 120.000 titres cette année seront mis à la disposition du lecteur contre 80.000 l'an dernier. Les éditeurs auxquels ce Salon est consacré, ont le droit d'exposer 100 exemplaires pour chaque nouveau titre, 50 pour les moins de 5 ans et 50 au-delà des 5 ans. Une des nouveautés pour l'édition 2008 est l'institution de Prix littéraires. Sept prix seront décernés lors d'une cérémonie de gala à l'hôtel Hilton. Ces prix distingueront des ouvrages écrits par des auteurs algériens, édités en Algérie, et qui se caractérisent par leurs valeurs intellectuelle, littéraire et esthétique dans les catégories suivantes: roman en langue arabe, roman en langue française, roman en langue amazighe, ouvrage sur l'enfance ou la jeunesse en langue arabe et langue française, ouvrage sur le patrimoine en langue arabe et langue française. Des prix d'encouragement peuvent être attribués à des oeuvres jugées prometteuses. Au programme, un colloque autour des problèmes actuels de l'édition se tiendra à l'hôtel Hilton et 45 cafés littéraires seront installés au niveau du chapeau. Les éditeurs ont aussi prévu des animations à l'intérieur de leurs stands entre conférences et ventes-dédicaces. Insistant sur le caractère «professionnel» vers lequel tend le Salon, cette nouvelle édition du Sila est «réservée, explique M.Boucenna, exclusivement aux éditeurs, l'auteur et donc le grand public», avec une «personnalisation des stands». M.Boucenna affirme que depuis sa 10e édition, ce Salon a connu une nette amélioration grâce à la sensibilisation des exposants sur sa réglementation intérieure. Aussi, a-t-il souligné: «Il n'y aura pas d'importateurs ni de ventes de livres en gros.» Et de poser les objectifs du Salon: «Nous avons voulu développer les relations entre les différents éditeurs, la traduction, les coéditions, l'échange avec les étrangers afin de professionnaliser l'industrie du livre en Algérie.» S'agissant de l'acheminement des livres à temps, afin d'éviter les contrariétés des années passées, M.Boucenna a indiqué qu'il y a eu une mise en place de mesures plus «souples» à même d'alléger les «tracasseries» auxquelles les exposants pourraient faire face. A ceux-ci de respecter les délais, à savoir le 30 juillet pour les inscriptions et le 30 septembre pour l'acheminement des livres. Soulignant «la maturité» à laquelle est arrivé le Salon, Sid-Ali Sakhri de l'Association des libraires algériens a souligné, pour sa part, la volonté des organisateurs, non pas de booster les ventes mais d'encourager ceux qui écrivent en Algérie, eu égard à l'institution des prix littéraires. S'agissant du contrôle de livres, M.Boucenna est formel: «On n'est pas contre le livre religieux et on ne sera jamais contre. Mais il y a toujours des risques. Il y a un comité interministériel qui examine les livres qui rentrent. Cela relève de ses compétences. Le livre subversif ne rentre pas au Salon.» Et de rappeler la fermeture, l'an dernier, de certains stands qui n'ont pas respecté la réglementation intérieure: «Nous avons refusé l'inscription de ces expositions à cette nouvelle édition.» Cette conférence a permis de révéler aussi que 400.000 personnes ont visité le Salon l'an dernier, ce qui illustre, a-t-on affirmé, le «succès». Un succès dû aussi à la «richesse» du programme d'animation. Pour le prochain Sila, il y aura plusieurs hommages dont un au poète palestinien, décédé récemment, Mahmoud Darwich, hommage au Petit Omar de La Bataille d'Alger, à Mohamed Boudia, Anna Gréki, Aimé Césaire...sans oublier le nombre important d'invités au nom prestigieux qui viendront «débattre de la problématique entre l'Orient et l'Occident et le dialogue des civilisations en vue d'un rapprochement des cultures» en plus du thème du livre pour enfant dont l'édition commence à s'intéresser de plus près. Sans négliger les «défaillances» des années précédentes, M.Boucenna, serein, a dit sa satisfaction quant à la «notoriété» acquise par le Sila ces dernières années. Il a aussi tenu à rassurer que les mesures prises visent à «mettre fin à l'anarchie dans le domaine du livre» et «n'influeront pas sur les prix» qui seront, a-t-il dit, «accessibles au grand public, dans la mesure où ces livres sont exonérés d'impôt». Prolixe, Smaïl Améziane, président du Syndicat national des éditeurs algériens, s'interroge sur le pourquoi et le comment faire de ce Salon un véritable carrefour du livre et dépasser cette «croisée des chemins» qui place cet événement entre «Salon» et «foire». Et de remarquer: «Nous avons lancé des invitations à tous les éditeurs, nous avons reçu des exposants à tout-va. Or, les grands éditeurs ne viennent pas. Le Sila est devenu un Salon de soldeurs. On n'en veut pas. C'est pourquoi nous avons choisi une nouvelle orientation: le retour des éditeurs.»