Les huileries importées n'étaient pas équipées de raffineries, pourtant élément essentiel pour réduire le taux d´acidité. Les villages de Kabylie retrouvent, depuis quelques jours, le rythme saisonnier de la récolte oléicole. Les oliviers sont l´unique et plus importante richesse de la région. Ils en sont le symbole. Ce phénomène socioéconomique est, aujourd´hui, confronté aux impératifs purement économiques. L´huile d´olive, abondante dans le région, doit être un vecteur de développement local et constituer un apport financier majeur. Pour ce faire, il est impératif d'adopter des méthodes modernes et industrielles, la récolte traditionnelle ayant montré ses limites. Les tentatives des pouvoirs publics, à l'instar de la direction et la chambre de l´agriculture de la wilaya, se heurtent à une multitude d´obstacles difficiles à franchir. Les difficultés de la modernisation et l´exploitation de cette richesse ne sont pas uniquement d´ordre économique. La sociologie de la région participe, elle aussi, grandement à ces blocages qui privent une région d´un véritable boom économique. Selon les statistiques de 2007, la wilaya de Tizi Ouzou, à elle seule, compte 290 599 oliviers. La production est évaluée à 10q/ha, soit 21 litres par quintal. La récolte attendue pour cette année est de loin la plus importante. Mais, hélas, les mêmes obstacles et difficultés sont toujours présents. Aux mêmes causes, les mêmes effets. Sur le plan industriel, les propriétaires d´oliveraies ne croient plus aux fausses promesses des investisseurs. L'espoir suscité par la vague d´investissements dans les huileries modernes s'est dissipé avec la fin de la saison des récoltes. Leur grand nombre qui s´élève à présent à 34 n´est, hélas, égal qu´à la médiocrité de leur effet. L'effet d'annonce passé, c'est le retour aux huileries traditionnelles qui tournent au moyen du cheval. Les huileries importées n'étaient pas équipées de raffinerie pourtant élément essentiel pour réduire le taux d´acidité. Cette caractéristique empêche l´huile d´olive de Tizi Ouzou d´être commercialisée. Le standard international est de 1% d´acidité alors que l'huile de Tizi Ouzou dépasse de loin les 6%. Le retour aux antiques huileries a mis à nu l´échec de ces investisseurs-spéculateurs. Quant à savoir comment a-t-on toléré l'importation d'huileries sans raffinerie, la question demeure d'actualité. En deuxième lieu, la modernisation de l´oléiculture à Tizi Ouzou est tributaire de la topologie des lieux qui rend difficiles les récoltes et engendre des retards dans leur acheminement vers les huileries. De ce fait, le taux d´acidité des huiles augmente au fil des jours. Enfin et en attendant les résultats de la récolte qui vient de débuter, beaucoup de choses restent à faire. Quant à espérer un jour exporter comme la Tunisie, quatrième pays exportateur mondial de l'huile d'olive, derrière l'Italie, l'Espagne et la Grèce, le chemin est long.