Face à la déprime qui s'empare du marché des voitures en Algérie, les concessionnaires des deux-roues se frottent les mains. C'est ce que confirment les échos que nous avons pu recueillir au Salon des deux roues, qui se déroule à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) et qui prendra fin demain. En effet et de l'avis même des concessionnaires qui y ont érigé stand ou encore de celui des visiteurs, l'option des deux-roues est, désormais, plus qu'une alternative, une nécessité. Et ce, d'autant que la circulation dans les grandes villes algériennes devient problématique du fait des encombrements monstres auxquels font face quotidiennement les citoyens. Aussi, le représentant d'une grande marque européenne, installée à Alger, confirme cette tendance en expliquant que le temps gagné en se déplaçant avec un motocycle n'est plus à démontrer. Particulièrement dans la capitale où un simple itinéraire entre El Biar et El Mouradia peut coûter un budget temps élevé de 45 minutes aux heures de pointe. Ce temps, ajoute notre interlocuteur, est formidablement réduit à 8 minutes, voire 7 minutes lorsque le moyen de transport est une moto. «C'est là toute la différence!», s'exclame-t-il. Non sans nuancer que la culture des deux-roues s'installe progressivement en Algérie et n'a pas encore atteint le degré d'adoption observé sous d'autres cieux, comme en Italie où quelque 100.000 véhicules (motos) sont vendus en moyenne par bimestre. Un pays où certains P-DG, à l'instar de celui de la compagnie aérienne Alitalia, se déplacent en scooter, vêtus d'un costume-cravate. A l'image d'autres marques de renommée internationale, la principale clientèle demeure représentée à 85% par les sociétés nationales. D'autres observateurs soutiennent, pour leur part, que le marché des deux-roues est miné par des irrégularités qui faussent les règles de la concurrence dans ce secteur, où la loi algérienne est pourtant très concise et exige l'immatriculation des véhicules à partir de 80 Cc. Or, la majorité du parc des motos reste gravement pénalisée par l'absence d'immatriculation. En dépit des ces incohérences, le marché propre aux deux-roues semble être en pleine expansion dans notre pays. Cette tendance est confirmée par l'intérêt soudain que portent les citoyens à ce mode de transport simple et efficace que sont les cycles et motocycles. Et ce, au moment où le marché automobile accuse une nette accalmie aggravée par des surtaxations des véhicules à l'achat. Ainsi, selon M.Kayouche Karim, de la Sari Nessma, représentant exclusif de la marque Kawasaki en Algérie, la moto peut être plus qu'une alternative pour circuler dans les grandes agglomérations où les embouteillages deviennent très contraignants. Au même moment, nombre de visiteurs qui se rendent à ce Salon, n'hésitent pas à se plaindre aux représentants des marques: «J'en ai marre de la voiture! Trouvez-moi une moto adaptée à mes besoins!» Cet appel est, au demeurant, bien entendu, par les sociétés, les banques et autres sociétés d'assurances qui saisissent l'aubaine et se mettent finalement au «crédit moto». Rappelons que l'actuel Salon des deux-roues voit, cette année, la participation de 18 participants. Le directeur de cet événement, M.Ouchaoua Rabah, ajoute que ces derniers occupent davantage d'espace, comparativement à la précédente édition, et précise que des activités annexes au Salon, comme Alger Raid 2008 ou le Rallye de Laghouat, ont dû être annulées à cause des inondations de Ghardaïa. Le 2e Salon des deux-roues est placé, cette année, sous le haut patronage du ministre de la Jeunesse et des Sports.