Il a suffi d'une averse pour que les incohérences de la gestion locale se fassent jour. Plusieurs routes et accès, notamment les ronds-points, ont été «coupés» à la circulation. Pourtant, les pluies qui se sont abattues durant la nuit de lundi à mardi, n'étaient pas fortes. C'est la psychose chez les habitants, notamment les résidents du vieux bâti. Ainsi, en un laps de temps, la ville et ses alentours étaient submergés. Les eaux pluviales ont charrié tout sur leur passage. Des mares d'eau se sont constituées. La circulation a été très difficile au niveau de plusieurs ronds-points, notamment ceux d'El Bahia, Ensep, au sud d'Oran, Morchid et Nekkache de l'Usto à l'est de la ville. Idem à Bir El Djir et Es Senia. Ces images «révoltantes» ont suscité les pires craintes des habitants d'autant que le fameux projet de mille avaloirs annoncé pompeusement après les inondations de 2001, n'est pas prêt de voir le jour. Il semble qu'il a été emporté par les crues. Pour rappel, en 2001, la ville d'Oran a été dévastée par les inondations causant d'énormes dégâts. «Et depuis, ça patine alors que la nature sévit sans avertir», indique-t-on. Parallèlement aux différentes études théoriques, la ville continue de se noyer et les spécialistes sont plus qu'unanimes à dire qu'«il est plus qu'urgent de mettre en place des systèmes adéquats devant éviter aux habitants d'El Bahia de mauvaises surprises». Pourtant, les responsables hiérarchiques ont, dans un passé récent, «mis l'accent sur les mesures, dites très importantes de contrôle des inondations, qui doivent être prises». Il s'agit, notamment de la mise en place de canaux à même de détourner le cours des eaux pluviales. En vain. Avant-hier, et devant la puissance des crues, les habitants d'El Bahia ont déserté leurs «pseudo-habitations» pour improviser des tentes dans les rues, comme c'est le cas à Derb et El Hamri. A qui la faute? les habitants et les responsables locaux se renvoient la balle. Les doléances des «naufragés urbains» sont toujours restées lettre morte. Le spectre des effondrements plane sur la ville. Les bilans sont lourds. Aux derniers rapports, trois personnes dont une femme âgée ont été grièvement blessées suite à l'effondrement de l'étage supérieur d'un vieil immeuble situé à la rue Benamara-Boutkhil, au centre-ville d'Oran. Un autre épisode qui intervient après une série d'effondrements partiels ayant touché d'anciennes bâtisses. Munis d'attestations prouvant que leur vie est en péril, les «sans-abri» attendent devant les guichets des secteurs urbains dans l'espoir de rencontrer le moindre responsable pour lui raconter leurs déboires. Quant à l'attribution d'un logement décent, l'espoir s'est estompé depuis longtemps.