Le vol Alger-Shanghaï n'aura pas lieu. Il a été refusé en raison de la surcharge de cet aéroport. Le vol Paris-Tamanrasset a bel et bien été effectué hier, après plus d'une décennie d'absence. Quelque 50 opérateurs touristiques, journalistes et simples touristes ont atterri à l'aéroport international de Tamanrasset à l'occasion du coup d'envoi officiel de la saison touristique «Sahara 2008», donné par Chérif Rahmani, ministre du Tourisme et de l'Aménagement du territoire. «Ce vol est un signe que le tourisme commence à retrouver sa place. Paris-Tamanrasset démontre la réintégration de la désignation Algérie dans le circuit international» a déclaré M.Rahmani en accueillant la délégation. Le ministre a affirmé que la décennie noire a coûté cher à l'Algérie. «Avec ce vol inaugural, l'appréhension pour la destination Algérie commence à se dissiper et notre tourisme est en train de se reconstruire» a-t-il encore déclaré. «Sahara 2008» met au coeur de cette saison des randonnées vers des destinations de rêve, à savoir Djanet et Tamanrasset. Le ministre estime que son département a identifié les attentes des touristes et les tendances émergentes ainsi que les nouveaux moteurs du tourisme international. M.Rahmani considère le Sahara comme un produit d'appel, c'est-à-dire une porte d'entrée pour accéder au tourisme algérien. «C'est par là qu'il faut commencer pour développer la destination Algérie» a-t-il soutenu. Selon ses propos, le Sahara c'est la clé de séduction sur le plan international. Par cette déclaration, le ministre met en évidence un aspect important: «Il y a des produits hérités qu'il faut préserver durablement», a-t-il déclaré en mettant en exergue cette région classée au patrimoine universel de l'humanité. Lors de sa rencontre avec les opérateurs, le ministre a révélé que son département compte aller plus loin dans la qualité. Pour ce faire, il aspire à mettre en place les moyens nécessaires pour le développement du tourisme saharien. «Tout se fait à deux. Les opérateurs touristiques d'un côté et les autorités de l'autre», a-t-il ajouté. Afin de développer le tourisme dans le sud du pays, le ministre a dévoilé sa stratégie. Elle est basée sur la concurrence loyale, l'équitabilité dans les projets d'investissement entre le Nord et le Sud et l'alimentation de la région de Tamanrasset en eau potable à partir de In-Salah (750 km) Cependant, le ministre ne se voile pas la face. 7 hôtels et 16 auberges sont loin d'être suffisants pour 5000 km que représente la wilaya de Tamanrasset seule. Pour combler le vide, «on compte former 15.000 personnes dans le domaine du tourisme d'ici 2020», a révélé M.Rahmouni. Le ministre a également affiché son intention de créer 80.000 places, dont 30.000 chambres d'excellence d'ici 2020. A la fin de la rencontre, le responsable du tourisme a regretté la situation actuelle du secteur. «Nous étions des pionniers du tourisme saharien mais nous avions été affectés par la tragédie nationale. Notre expérience a été reprise par nos voisins» a-t-il déploré. Pour booster le tourisme, il faut penser au transport qui joue un rôle prépondérant. Il a appelé dans ce sens, Air Algérie a multiplier ses rotations directes et à des prix raisonnables à partir de Paris, Marseille et Francfort. D'ailleurs, «la liaison Alger-Pékin sera opérationnel à partir du 22 février prochain», a affirmé Abdelwahid Bouabdellah, président directeur-général de la compagnie. Il a également affirmé que le vol Alger-Shanghaï, demandé par la compagnie, a été refusé en raison de la surcharge de cet aéroport. Pour compenser cette perte, Air Algérie va doubler, selon son P.DG, sa desserte sur l'Afrique au nombre, actuellement, de 14 lignes.