Aucune défaite enregistrée durant les onze premières journées. A Baraki, dans la banlieue agro-industrielle au sud d'Alger, une petite équipe de football, le Widad de Bentalha, sortie de nulle part, est en train de défrayer la chronique sportive, de défier la hiérarchie et, pire, fait un pied de nez aux rouages de fonctionnement de la planète foot en Algérie. Ce club, le Widad Riadhi de Bentalha, petit bourg de l'arrière-pays de la plaine de la Mitidja, à quelques kilomètres des faubourgs de Baraki a en effet, explosé depuis sa récente création pour venir, durant la saison 2008, prétendre accéder en Division 1 de football, la division de la crème du football algérien. Bentalha, c'est encore un illustre inconnu pour le commun des sportifs algériens, mais plus maintenant pour les clubs de la D2 qui voient, en cette fougueuse équipe, un concurrent surprise à l'accession en D1, particulièrement le MC Oran qui a laissé des plumes à Baraki face à ce promu de la division interrégions. Le nouveau pensionnaire de la nationale 2, dont la section football a été créée en 1997, est en train de réussir un époustouflant début de saison au sein de l'antichambre de l'élite, et se présente déjà comme l'un des favoris pour l'accession en D1. Après 11 journées, les poulains de l'entraîneur Smaïli ont effectué un parcours presque sans faute: Bentalha est la seule équipe de la D2 qui n'a pas encore concédé la moindre défaite, contrairement à des clubs chevronnés comme le WA Tlemcen, le MC Oran ou le CS Constantine. Les gars de la banlieue algéroise, du vivier de Baraki et de Khemis El Khechna, qui ont enfanté une génération de talentueux joueurs, et qui ont fait le bonheur des clubs de la D1, n'ont concédé aucune défaite en 11 journées: 4 victoires et 6 nuls. Bentalha, c'est du sérieux. Avec 18 pts au compteur, et à trois longueurs du leader, l'USMBA, le club qui a accédé à chaque année en division supérieure depuis la création de la section, constitue selon les observateurs «la belle surprise du championnat de la super D2». «Désormais, il sera difficile pour les autres clubs de stopper l'ambition de cette équipe», estime-t-on. En prévision de sa première année en super D2, la direction du WRB a compris la nécessité de renforcer l'effectif par des joueurs chevronnés. Des éléments qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs, ont accepté le challenge de cette équipe qui veut jouer les premiers rôles. Samadi (ex-USMB), Deghmani, Chakir, Ali Moussa, et Benkedjoun (ex-OMR) et Chenine (ex-CSC, USMH), sont venus tenter la grande aventure avec le WRB, qui est en train de faire rêver ses fans, à Bentalha, Baraki, Boumaâti, et à El Harrach, le quartier La Montagne. Le parcours effectué jusque-là par le WRB durant sa première saison en super D2, fait rappeler celui du Paradou AC, il y a quelques années, quand il a réussi à bousculer la hiérarchie en se faufilant comme un ennuyeux «intrus» parmi les «ténors» de cette division. Au moment où personne ne pariait sur eux, les gars de Hydra ont réussi, en effet, à réaliser une accession historique lors de la saison 2004-2005, après seulement une saison passée en super D2. Le WRB semble marcher sur les traces laissées par le PAC, et les résultats enregistrés depuis le début de saison, confirment, à n'en pas douter, l'ambition de cette équipe extrêmement motivée à ne pas jouer les seconds rôles. Même si le parcours est encore long pour arriver à rééditer le coup du PAC, l'équipe de Bentalha sait qu'il lui faudra beaucoup de travail et surtout de volonté afin de continuer à enchaîner les bons résultats, seule alternative pour réaliser l'objectif du club, le maintien. Mais au train où vont les choses, le WRB pourrait revoir ses ambitions à la hausse, et viser carrément l'accession en D1, d'autant que les ingrédients de la réussite existent avec une stabilité à toute épreuve, et une direction qui ne ménage aucun effort pour mettre le club dans les meilleures conditions. Le WRB se déplacera à l'occasion de la prochaine journée chez le leader, l'USMBA, un véritable match-test pour le Petit Poucet de la Super D2 qui, jusque-là, est resté solide comme un roc, même à l'extérieur. Les gars de la Mekerra, qui veulent faire de cette saison la «bonne» pour l'accession, doivent se méfier des «épines» de cette équipe de Bentalha, dont le parcours est très élogieux pour une équipe sortie de l'enfer des divisions inférieures.