Diffusée en direct sur les trois chaînes nationales, cette manifestation a récompensé le meilleur dans sa catégorie mais sur quels critères? Reportée le 25 octobre dernier, l'émission devant récompenser les meilleures productions nationales ainsi que les meilleurs journalistes et autres techniciens a finalement eu lieu dimanche soir à la Coupole Mohamed-Boudiaf. Pour rappel, la soirée de l'Ecran d'Or (Chacha dahabia) qui devait coïncider avec les festivités célébrant le recouvrement de la souveraineté nationale et la prise de succession de la Télévision algérienne, le 28 octobre 1962, n'a pu avoir lieu et cela pour des «raisons techniques» a affirmé, à la faveur de cette soirée diffusée en direct sur les trois chaînes, Hamraoui Habib Chawki, directeur général de la Télévision nationale. Cette soirée coïncidera ainsi avec les festivités du 1er Novembre. Une bonne chose, du reste, pour le DG de la télé. Animée par la comédienne Bouchra, sémillante mais un peu gauche, cette soirée s'est déclinée en une succession de prix distribués à des animateurs, présentateurs, réalisateurs télé, entre anciens et nouveaux et surtout évaluant onze produits télé seulement. Après avoir proposé son programme, chaque station régionale et différentes directions (information, production, etc.) ont soumis leurs produits à une commission de lecture constituée d'un jury lequel a déterminé, en dernier ressort, les noms des nominés. Présidé par Ammar Boukhouche, directeur de la communication du Conseil de la nation, le jury était constitué de la grande figure du théâtre algérien, Sonia, Anissa Mheni, spécialiste en audiovisuel, Ali Kaïdi, directeur général du Centre international de la presse (CIP) et Mohamed Aïch, ancien directeur photo. Dans son allocution de bienvenue, Ammar Boukhouche dira, d'emblée, que le vote ne fut pas à l'unanimité, soulignant les difficultés rencontrées pour départager les nominés. Des prix honorifiques ont été décernés, de prime abord, à plusieurs personnalités ou figures du monde audiovisuel, entre vieux routiers et génération montante. On citera Hirat Benjedou, Mohamed Malaïka du JT de 7h du matin, Mustapha Benabi, Mme Leïla, Saïd Amrane de la Chaîne amazighe, et l'honorable Zahia Benarous, qui, désormais, siège au Sénat avec Ammar Boukhouche, les réalisateurs Noureddine Tifoura, Rabie H'mimi, Chérif Benali, Karim Boussam, du JT du 20h et Nassira Mezhoud, journaliste, ancienne présentatrice du JT durant les années 90. Place après, aux prix récompensant les efforts consentis durant l'année 2008. Le prix du meilleur montage est revenu à Rym Bouhendal, pour le reportage Mariage entre familles proches, qui, très émue, soulignera sa volonté comme facteur important dans sa réussite. Le prix de la meilleure image a été attribué à Amine Adjab pour son documentaire ou reportage Des yeux qui ne dorment pas et le prix du meilleur son à Djillali Dadji pour Layali Noujoum. Puis, il y eut un intermède musical avec Abdou Deriassa avec une chanson à la gloire de l'Algérie. Le prix du meilleur réalisateur revient à Ali Issaoui pour Marhaba Constantine. Le prix du meilleur reportage est attribué à Zahra Bouhlima pour son oeuvre Les jeunes et la drogue. Le prix du meilleur documentaire est revenu à La bataille au sud-ouest de Lakhal Larbi. Le prix de la meilleure émission d'interview a été décerné à Khaled Ousalem pour Entre Nord et Sud (émission coproduite avec la ZDF-Allemagne). Le prix du meilleur programme varié est revenu à Marhaba Tindouf de la station de Béchar, réceptionné par Mourad Senouci. Le prix du meilleur animateur de divertissement est décerné non pas à Rayan comme d'aucuns le pensaient, mais à Abdoul Mohamed de l'émission Sabahiate. Le prix du meilleur présentateur du JT de 20h est revenu enfin à Ahmed Lahri. A noter en compétition dans cette même catégorie, une journaliste en langue amazighe et l'ancienne présentatrice Nassira Mezhoud. Exit, donc le très populaire Karim Boussam. Des voix indiscrètes font état du refus du directeur de l'information de proposer son nom à la sélection en compétition. C'est ainsi que s'acheva cette émission avec un bêtisier spécial Bouchra suppliant le public à pardonner, par avance, ses maladresses et autres cafouillages du direct. Sans trop d'ambiance et d'esprit festif, cette émission sans saveur traîna en longueur et s'est déroulée en cercle fermé dans la trop grande Coupole. Cette cérémonie a été, par ailleurs, marquée par la présence des deux ministres, respectivement de la Communication et de la Jeunesse et des Sports, à savoir Rachid Boukerzaza et Djiar. Une nuée de comédiens, de réalisateurs et de sportifs ont rehaussé de leur présence cette soirée à l'instar de Fella Ababsa, Hakim Dekkar, Ajaïmi, Mina Chouikh, Bahia Rachedi, Jaâfer Gassem, sans oublier notre championne Hassiba Boulmerka et Saïd Guerni. Cette soirée est venue rappeler aux yeux des téléspectateurs les trois prix qu'a remportés la Télévision algérienne au concours annuel des meilleurs programmes radiophoniques et télévisuels organisé mercredi et jeudi à Tunis par l'Union des radios et télévisions arabes (Asbu) dont la présidence est assurée par le directeur général de l'Entv, Hamraoui Habib Chawki. Aussi, dans la catégorie programmes touristiques, le premier prix est revenu à l'émission réalisée par la journaliste Houria Herrath qui dépeint, au titre de la série Découvre ton pays, la beauté du paysage et des sites touristiques du Sud algérien. Dans la catégorie soirées arabes, l'émission Marhaba (Bienvenue) a remporté le deuxième prix avec un numéro réalisé par Ali Aïssaoui et intitulé Constantine, ville des ponts suspendus, alors que la série de dessins animés Kalila wa Dimna a obtenu le deuxième prix dans la catégorie programmes pour enfants. Dans leur mot de remerciements, la plupart de ces artisans de la petite lucarne feront remarquer être les purs produits de la télé: «C'est la télé qui m'a fait» diront Rym Bouhendel et Lakhal Larbi. Au vu de la pauvreté des programmes proposés, faut-il s'en réjouir? Telle est la question...