Tlemcen a réussi à faire admirer à la population de Tizi Ouzou ses trésors puisés dans la tradition. Tlemcen s'est déclinée avec tous ses ors à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Les robes du cru finement décorées, les tableaux de peinture, les sculptures, les manuscrits anciens présentés sous verre et les tenues de mariée ont émerveillé les visiteurs, notamment les visiteuses qui se sont extasiées devant les karakous, les fouquias, les blousas et autres tounsia et burnous. Le vêtement porté par une dame figurant une mariée tout harnachée, était d'un ravissement inouï, l'oeil en a eu son content, mais n'allez pas demander les prix aux exposants car vous aurez certainement une syncope. Il est vrai que ce qui est beau est cher. Au milieu du hall d'exposition, trônait une selle richement décorée de motifs en or avec bottes et accoutrement du cavalier arabe. Un étal présentait des livres dont ceux de l'illustre écrivain disparu, Mohamed Dib, prend une partie importante de l'espace, à la mesure de la renommée de l'homme. Autour des cadres offrant des vues de Tlemcen dans une autre salle, on a pu remarquer, outre des sculptures faites avec goût, un salon «marocain» avec un cadre représentant feu cheikh Larbi Bensari. Le salon était orné de guitares et autres instruments de musique, sans doute pour rappeler le cheikh disparu. A côté on remarque la présentation de précieux manuscrits mis sous verre comme celui relatif à la jurisprudence et aussi des vues de quelques monuments de Nedroma présentés à l'admiration du public, comme le mausolée de Sidi Ahmed Belaï, aussi le palais du Sultan et la grande mosquée en 1993 et 2004. Tlemcen a réussi, en l'espace d'une semaine culturelle relativement trop courte, à faire admirer à la population de Tizi Ouzou ses trésors puisés dans la tradition. Faire un tour, s'émerveiller devant cette débauche de trésors et s'extasier devant la beauté des objets et rendre grâce à la dignité de cette «mariée» joliment habillée et parée d'atours avec, à ses côtés, une fillette dont la beauté rivalise avec celle de la mariée. Tlemcen a également enchanté les Tiziouzéens avec El Hadj Ghafour qui berça le public avec ses belles mélodies andalouses. Plus qu'une exposition culturelle, c'est une véritable invite à connaître la région, une région belle et attirante que tout un chacun a le devoir de découvrir. Une région riche de son histoire et de sa beauté, une région qui, malgré la distance, a su, en une seule exposition, conquérir le coeur des Kabyles.