Nul doute que sa tâche sera hautement compliquée si certains problèmes venaient à ne pas être résolus. C'est officiel, Moussa Saïb revient au sein de son club, la JS Kabylie. Rencontré hier, à l'issue de la séance d'entraînement des joueurs, il a confirmé sa volonté de revenir à la barre technique des Canaris qu'il a quittés à la fin de la saison dernière. Il est revenu d'une façon aussi inattendue que lorsqu'il avait quitté le club. Il est attendu de lui qu'il fasse retrouver la sérénité à un groupe qui l'a perdue depuis un certain temps. Hier, bien qu'il ait été pris d'assaut par les supporters à la sortie de l'entraînement, il a pu s'adresser aux journalistes présents pour affirmer qu'il ne sera pas présent à la barre technique jeudi prochain à l'occasion du match contre le Mouloudia d'Alger. Il doit, d'ailleurs, entamer, à partir d'aujourd'hui, un voyage en France. Ce retour s'effectue dans un contexte très spécial pour le club qui traîne dans les profondeurs du classement général. Lorsqu'il était parti, il avait quitté un club qui venait d'être sacré champion d'Algérie. Aujourd'hui, il reprend les commandes à un moment très difficile. Les camarades de Chérif Abdeslam viennent à peine de concéder un cinquième semi-échec à domicile. Depuis le début de la saison, la JSK a déjà, «consommé» deux entraîneurs. Ce qui n'a pas manqué d'influer sur le rendement des joueurs qui ont perdu toute la sérénité nécessaire pour affronter des équipes même modestes. Après l'élimination en coupe de la CAF, ce fut le tour des résultats médiocres lors des rencontres comptant pour le championnat national. Moussa Saïb se retrouve ainsi avec des joueurs moralement affectés par les péripéties qu'ils traversent depuis la reprise des compétitions. Son arrivée ne semble cependant pas convaincre tous les supporters bien qu'ils attendent beaucoup de lui. Hier, à sa sortie de la séance d'entraînement, qui s'était déroulée sous la conduite de Arezki Amrouche, Moussa Saïb a, vite, été entouré par une immense foule de supporters qui l'attendait devant le portail du stade du 1er-Novembre. Ils voulaient surtout être rassurés qu'il restera au moins jusqu'à la fin de la saison. Pourra-t-il réussir ce que lfticène n'a pas eu le temps de faire? A première vue, sa tâche paraît très difficile. Il lui faudra tenir compte des conditions qui ont poussé ses prédécesseurs, Moldovan et Ifticène, notamment pour le comportement de certains joueurs qui se sont révélés difficilement gérables. L'indiscipline et l'insubordination qui les caractérisent rendaient le travail des coachs très dur. Nul doute que la première bataille de Saïb portera sur la manière de traiter ce problème. Par illeurs, Moldovan puis Ifticène n'ont pas cessé de presser le président, Moh Chérif Hannachi, à renforcer le compartiment offensif de l'équipe. Les conséquences de cette carence sur les résultats en coupe de la CAF et en championnat ont grandement précipité leur départ. Ajoutons que le problème du départ du président et l'arrivée de l'entrepreneur Haddad à la tête de la JSK a indéniablement influé sur le rendement des joueurs. L'instabilité au niveau de la barre technique et de la tête du club est le facteur majeur de cette mauvaise passe des Canaris. Si ces paramètres ne sont pas dissipés dans un proche avenir, la tâche de Saïb pourrait être insurmontable. Cependant, son passage au sein de son ancienne équipe comme joueur puis comme entraîneur, pourrait jouer en sa faveur.