Le tribunal d'Adrar l'a condamnée par contumace, à la prison à perpétuité. Jadis confinée derrière ses fourneaux en ville, digne bergère de caprins dans le sud du pays ou encore affairée à alimenter un feu rebelle pour ses repas, voilà qu'aujourd'hui la femme algérienne s'adonne non seulement au trafic de drogue mais aussi à la culture des narcotiques Le tribunal d'Adrar a condamné lundi par contumace une femme à la prison à perpétuité pour la culture de drogue. Cette information vient alerter l'opinion publique sur le double et grave danger qu'entretiennent ces narcotrafiquants dans le financement direct du terrorisme, possibilité, du reste, admise par le chef de Sûreté de la wilaya d'Adrar. Cette affaire, pour laquelle a été prononcée cette sentence singulière et exemplaire, remonte au 1er avril 2008, lorsque des informations, parvenues à la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de la daïra de Charouine, faisaient état de l'existence de champ de culture de résine de cannabis dans le ksar Taghouzi à Talmine. Neuf individus ont été arrêtées, dont deux femmes, lors de l'opération menée avec succès par la gendarmerie, tandis que le dixième comparse, une femme, est toujours en fuite. Dans la même affaire, quelque 22.740 plants d'opium et 2450 arbustes de résine de cannabis ont été découverts dans une première opération qui a été suivie par d'autres saisies impliquant les dix prévenus. Les neuf inculpés ont été condamnés dans la précédente session à sept ans de réclusion criminelle à l'encontre de sept hommes alors que les deux femmes avaient écopé de cinq années de prison. La troisième femme, en fuite, a été condamnée à la perpétuité par contumace. Il faut dire que la surveillance dans cette partie du territoire national contre les narcotrafiquants s'avère des plus difficiles au regard de l'immensité des espaces sahariens où la wilaya d'Adrar occupe à elle seule 20% du territoire national, soit les 4/5e de la France. L'autre menace de ce réseau est son soutien à un autre trafic plus dangereux encore, celui des armes destinées au terrorisme. Le chef de Sûreté de daïra d'Adrar qui l'affirme, n'écarte pas non plus l'existence de laboratoires de traitement de l'opium et de cannabis dans d'autres wilayas du pays. En effet, la culture de stupéfiants se serait également répandue dans la wilaya de Béchar et même au nord du pays à Béjaïa, notamment. Ainsi, au cours de l´année 2007, plusieurs plantations ont été découvertes dans la région de Béchar où les gendarmes de la brigade d´El Ouata ont saisi dans le champ agricole et dans le domicile d´un planteur 1619 plants de cannabis et 136 autres de pavot. En juillet de la même année, les éléments de la Gendarmerie nationale ont découvert sept plantations de cannabis, comprenant chacune 100 à 500 plants, dans la wilaya de Béjaïa dont six dans la commune de Toudja. Toujours en 2007, les gendarmes ont arrêté, à Ouargla, une personne pour avoir cultivé du cannabis dans son jardin. D´autres découvertes de moindre importance ont été faites à Tamanrasset.