Le Dr Elias Zerhouni, directeur général des instituts nationaux de santé américains, est membre de l'ACA. La grand-messe de l'intelligentsia algérienne se tiendra à Alger du 13 au 15 décembre prochain. Sous forme de colloque, elle regroupera la crème de la diaspora algérienne installée aux quatre coins de la planète. L'événement qui a pour thème «Transfert du savoir-faire, modernisation et développement économique» est organisé par l'Association des compétences algériennes (ACA) en collaboration avec la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche), le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministère de la Solidarité et de la Communauté algérienne installée à l'étranger et Bivision. Ce rendez-vous qui se déroulera à l'hôtel Mercure, dans la capitale algérienne, concrétise la volonté des chercheurs et savants algériens d'effectuer le transfert de technologie vers le pays. En témoignent les communications pointues retenues pour ce colloque, qui aborderont des sujets inédits, voire non encore explorés en Algérie à l'instar de la microélectronique et la nanotechnologie, ou encore la cybernétique, la modernisation et les TIC, ou l'énergie et le marché du carbone. En fait, cet espace scientifique et pluridisciplinaire est l'aboutissement des précédentes actions, dont la plus en vue remonte au mois d'avril 2007, lorsque des expatriés algériens avaient décidé d'organiser, en collaboration avec la Forem (pour la partie algérienne), une conférence des compétences algériennes à l'étranger. Une première rencontre eut lieu alors et réunit le gratin scientifique, bien qu'exclusivement d'Europe, du Canada et des Etats-Unis. L'ACA fut ainsi officiellement instituée. Aussi, et depuis moins d'une année, l'Algérie est représentée dans chaque pays par au moins deux personnes. M.Mohamed Boudjelal, qui est désormais le président de l'ACA, soit le représentant de la communauté scientifique algérienne établie outre-mer, avait immédiatement déclaré: «L'Algérie a besoin de ses chercheurs qui sont partis à l'étranger et nous, nous voulons faire connaître notre disponibilité.» L'ACA, nouvellement créée, regroupe plus d'un millier de chercheurs algériens en exil. Ces derniers ont convenu d'un programme ambitieux, pour aider la communauté scientifique et les entreprises nationales dans les technologies de pointe. Indéniablement et à la faveur de la rencontre de décembre prochain, l'ACA mettra en relief son premier objectif qui est celui de se structurer pour constituer une «interface» à la fois entre les chercheurs algériens établis à l'étranger et ceux restés en Algérie, et entre les expatriés et les autorités concernées. Du côté national, c'est le professeur Mustapha Khiati qui veille à la progression de l'ACA qui se charge, entre autres, de la gestion stratégique du développement des sciences. Selon le professeur Khiati, le nombre des compétences à l'étranger, varie entre 30.000 et 100.000 diplômés et experts dans plusieurs domaines. Tous sont susceptibles d'apporter une valeur ajoutée certaine au pays à l'ère de l'économie numérique et de la cybernétique. Aujourd'hui, au moins 300 noms de chercheurs émigrés sont répertoriés sur un site Internet inédit. Ce dernier est www.algerianinventors.org. Entièrement dédié aux inventeurs algériens, son but est de faire la lumière sur les réalisations de ces Algériens et de jouer le rôle d´intermédiaire entre le plus grand nombre possible d'entre eux. Ce site a également pour objectif d´aider les Algériens ayant de grandes idées, en leur donnant les moyens de protéger et de mettre en application leurs inventions. Comme il leur donne la possibilité de partager leurs idées et leurs expériences respectives. En fait, la démarche volontariste visant à faire profiter le pays de l'expertise des savants établis sous d'autres cieux, ressemble fortement à celle adoptée par le géant dormant qu'est la Chine. Et les quelques initiatives qui obéissent à cette logique de rapprochement, renseignent sur l'existence d'une réelle volonté, à l'échelle institutionnelle, associative et individuelle. L'enjeu est aujourd'hui de canaliser efficacement l'opiniâtreté des uns et des autres.