La faisabilité de la télémédecine présentée hier lors d'un workshop à Alger. Au vu du faible taux de pénétration des technologies de l'information et de la communication (TIC) en Algérie, le Docteur Karim Henda a estimé, que dans le cas du miniréseau pilote de télémédecine algérien, un «véritable défi vient d'être surmonté». Le directeur du Centre de développement des technologies avancées (Cdta) de Baba Hassen (w.Alger), qui est intervenu lors du workshop organisé samedi par le Centre et qualifié de «très important» l'apport des TIC dans le domaine de la santé, a précisé que «cette rencontre est motivée par l'expérience du CHU de Ouargla et de l'hôpital de Birtraria dans le domaine de la télémédecine». La télémédecine représente l'une des alternatives pour assurer des services de santé de qualité aux régions isolées, a-t-on indiqué auprès du Cdta qui a initié un projet-pilote de télémédecine en collaboration avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en collaboration avec Algérie Télécom Satellite. Ce projet, également subventionné par le Centre de recherche pour le développement international du Canada, relie quatre hôpitaux, dont deux sont situés à Alger et deux dans le Sud (Adrar et Ouargla), ainsi qu'un centre de santé dans la région de Ouargla. «L'expérience de la télémédecine en Algérie est concluante», a indiqué pour sa part Mme Marie-Pierre Gagnon, professeur à l'université Laval (Canada) et chercheur au centre hospitalo-universitaire de Québec. L'Algérie, selon elle, a réussi à atteindre son objectif, consistant à démontrer «la faisabilité de la télémédecine pour les régions éloignées et enclavées.» Le projet en soi consiste à établir une connexion d'une plate-forme de télémédecine entre l'hôpital de Birtraria (Alger), spécialisé notamment dans la pédiatrie, et l'hôpital de Ouargla ainsi qu'un centre de soins de Hadjira (région de Ouargla). Ce projet a déjà donné des résultats dans la mesure où il a permis d'éviter le transfert de certains malades de Ouargla vers Alger, a-t-on indiqué. «En six mois d'expérimentation, nous avons enregistré une nette amélioration au niveau de la maîtrise de la technologie», s'est félicitée Mme Gagnon qui a relevé la réalisation de 22 séances (de télémédecine) entre décembre 2007 et juin 2008. Cette nouvelle technologie a permis d'éviter le déplacement pénible et fort coûteux pour «plusieurs jeunes patients se trouvant dans des régions enclavées et qui ont pu être assistés sur place», a-t-elle relevé. Ce projet-pilote a été financé par le Centre canadien de recherche pour le développement international (Crdi). Il est à signaler qu'une équipe d'experts venue du Québec a assisté au démarrage du projet. Une équipe de chercheurs algériens a de son côté séjourné au Québec pour s'imprégner de ce nouvel outil technologique.